Didier Lombard, le PDG de France Telecom, ce patron qui parle de la vague de suicides qui touche son entreprise comme d’un effet « de mode » semble avoir une obsession : « Le retour à la normale ». La normale pour ce Monsieur Lombard c’est, je cite, convaincre les salariés « de bouger » et de subir « une certaine pression ». Pas de place chez France Telecom pour des gens incapables de « subir » semble vouloir nous dire Lombard.
En attendant la fin de cette « mode » qui frappe sa boite, Lombard veut bien faire quelques concessions afin que tout rentre dans l’ordre. Numéro vert, hotline, psychologues, suspension momentanée des mutations, voilà les remèdes de notre PDG qui semble avoir hâte d’en finir avec ce sale moment afin de stopper « l’effet de contagion ».
Lombard, contraint et forcé, fait donc une pause et avec son air de chien battu tente même de nous dire que son malheur de PDG est presque aussi grand que celui de ce technicien retrouvé suicidé qui, dans une ultime lettre, remettait en cause certaines méthodes mise en œuvre par l’entreprise.
Didier Lombard a une bonne tête, par ailleurs très probablement bien faite. C’est certainement un époux parfait, un grand-père épatant, un patron qui se consacre sans compter à son entreprise. Mais à soixante-sept ans, le PDG de France Telecom devrait songer immédiatement à faire valoir ses droits à la retraite étant donné cette formule inacceptable relative à la « mode » du suicide. Je suis surpris que personne n’exige son départ sans délais. Au terme de son point presse avec Darcos, le maintien de Didier Lombard à la tête de France Telecom étant devenu obscène, c’est désormais la première décision à prendre pour que s’effectue ce lent et long retour vers…