La nuit n’a pas atténué les bruits de la rue.
Trois années passée à ne donner que sur des cours et je m’aperçois que me manquaient, ces moteurs, ces conversations, sirènes, coups de frein, etc.Rien, sans doute, ne me berce davantage que cette ville qui tonne sous mes fenêtres que des cartons empilés obstruent partiellement.
Elle a quelque chose de la pluie qui claque sur la toile de tente ; elle met en valeur mon abri.
Deux heures par jour je secouais mon corps sur des rondins de pin, les éclatais en buches brulables.
Il y eu des récalcitrants.
Jeunes, humides, truffés de nœuds ; la cognée y rebondissait.
De quoi se faire peur, un peu.
Le plus souvent, à force d’heure passée sur eux, ils finissaient par se déchirer en effilochages hideux, charpies qu’on ne peut décemment exposer sur son fier tas de bois.Mais sans ces difficultés le plaisir n’aurait pas été complet.
Les enceintes tournées vers l’extérieur, la musique rythmait mes coups.
D’abord logiquement porté sur les sons rugueux que je pensais mieux accordés aux travaux de bucheronnage, j’en suis venu à préférer transpirer sur des quatuors à corde.
Schubert surtout, Mendelssohn parfois et mes ahanements de brutes devenaient légers.
Je me voyais pris dans un des montages sautillants de Michel Deville, ce cinéaste si français d’esprit et de goût.
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« La divinité de la France : le goût. Le bon goût. Selon lequel, le monde – pour exister – doit plaire ; être bien fait, se consolider esthétiquement ; avoir des limites ; être un enchantement du saisissable ; un doux fleurissement de la finitude. Un peuple de bon goût ne peut pas aimer le sublime, qui n’est que la préférence du mauvais goût porté au monumental. »
Emil Cioran De la France
« Ce n’est pas toujours par la métaphore qu’on s’exprime spirituellement ; c’est par un tour nouveau ; c’est en laissant deviner sans peine une partie de sa pensée, c’est ce qu’on appelle finesse, délicatesse ; et cette manière est d’autant plus agréable, qu’elle exerce et fait valoir l’esprit des autres. Les allusions, les allégories, les comparaisons, sont un champ vaste de pensées ingénieuses ; les effets de la nature, la fable, l’histoire, présentes à la mémoire, fournissent à l’imagination heureuse des traits qu’elle emploie à propos. »Voltaire In l’Encyclopédie article consacré à l’esprit.
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L’indispensable, vite sorti des cartons est déjà en place.
Les finitions s’éterniseront très certainement ; c’est l’ordinaire.
Les enfants sont rentrés. Il serait bon que je mette à mon tourd les deux pieds dans cette nouvelle saison.