Critique en avant-première : Jennifer's Body (par Jango)

Synopsis :
Sous l'emprise d'une force intérieure, une jeune pom-pom girl à la vie idéale se met à assassiner les garçons de sa petite ville. Sa meilleure amie va tenter de l'arrêter.

Critique :
Cela faisait maintenant plusieurs mois que le buzz autour de Jennifer’s Body montait. Les clichés soit disant volés de la belle Megan Fox sortant de l’eau dans le plus simple, ou presque, appareil avaient suffit à exciter la libido des internautes. Vive le marketing !
L’autre intérêt provenait du fait que le scénario était l’œuvre de Diablo Cody, la maman de Juno. Un scénario pouvant offrir le meilleur, une scénariste dialoguiste très douée et une Megan Fox a contre emploi, voilà qui offrait de belles, voire très belles possibilités.
Petit rappel de l’histoire pour se mettre dans le contexte. Prenez deux filles, la gentille fille mal sapée et la bombasse du lycée. Pour une fois, celles-ci sont les meilleurs amis du monde. Tout va pour le mieux jusqu’au jour où, alors qu’un incendie ravage le bar mytheux du coin, Jennifer se fait kidnapper par un groupe de rock pour revenir ensanglantée, transformée bref, à faire peur !
Satan est dans son corps, pour survivre, il doit manger de la viande humaine et boire du sang…l’histoire est lancée.

De cette base finalement peu originale, Diablo Cody produit un scénario où l’on sent un véritable potentiel comico-trash. Les répliques bien senties ne manquent pas tout comme les références aux classiques du genre. Megan Fox est ici parfaite dans ce double rôle bombasse/incarnation de Satan mais malheureusement et contrairement à ce que toute la promo autour du film ainsi que l’affiche le laissait supposer, elle n’est pas le premier rôle. Celui-ci est effet attribué à sa partenaire à l’écran, Amanda Seyfried, la bonne copine sympa.
Et finalement, on se dit que ce choix délibéré de ne pas placer Megan en n°1 est symptomatique de l’ensemble du métrage de Karyn Kusama. En effet, à aucun moment on ne sent la volonté de la part de la réalisatrice d’assumer l’aspect trash hardcore pourtant demandé par le scénario. Les meurtres sont peu nombreux, la plupart sont filmés en ombres, les giclées de sangs sont vues de loin bref, tout cela manque clairement de conviction. 

On notera quelques tentatives d’emmener le film vers là où il aura dû aller complètement lors de l’utilisation de musiques hardcore, ambiance gros massacre, tellement caricaturales que cela en devient très drôle, ou lors de la scène lesbienne venue de nulle part. (Cette dernière sert d’ailleurs bien plus au marketing qu’au film lui-même.) On retrouve ici et là les charmes des séries B d’horreur et les dialogue aiguisés de Juno sans que cela ne parviennent à faire un tout vraiment homogène.
Trop gentille, trop convenue, Jennifer’s Body est pourtant une comédie horrifique plaisante à regarder. La déception ne provient véritablement du film qui se tient plutôt bien malgré un vernis « tout public » trop présent, mais davantage de la prise de conscience de ce qu’il aurait pu être s’il avait été mis entre de meilleures mains.
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Sortie officielle française : 21 octobre 2009