Le Pop Art vu et interprété par Mathilde Maillard

Publié le 16 septembre 2009 par Rossana De Sordi

Le Pop art, mouvement artistique des années 1960, représenté par Andy Warhol, Claes Oldenburg, Roy Lichtenstein et bien d’autres, utilisait la surenchère des visuels des mass médias, de la société de consommation. Ces artistes détournaient ces visuels, se les réappropriaient, avec humour et dérision afin de mieux critiquer le système qui les entouraient. Ils dénonçaient ainsi les phénomènes de surconsommation, aliénation de la personnalité, mécanisation de la société.

Jusqu’au milieu du siècle dernier, la femme devait se contenter de rester au foyer. Lessive, vaisselle, cuisine, ménage, mari et enfants formaient son quotidien. Puis la révolution féministe lui a offert d’endosser un rôle supplémentaire, celui de l’homme. La femme d’aujourd’hui travaille, mais elle a toujours à tenir ses rôles de mère, épouse et maîtresse de maison. On demande ainsi à la femme moderne d’être une superman qui assume tous les rôles parfaitement.

Mais entre la lessive, le ménage, les enfants et le travail, la femme ne s’en sort plus et elle devient folle!

En plus de tous ces rôles, la femme subit une véritable surenchère de visuels prônant un physique toujours plus parfait, voire irréel. Maigreur extrême, grosse poitrine, jambes parfaites, autant de canons esthétiques improbables parcourent nos magasines, la télévision et autres…

Mais alors quelle est la solution? Comment être une femme parfaite aujourd’hui comme la société nous le demande? Doit-on en arriver à des extrémités telles que la chirurgie esthétique? La solution réside-t-elle dans le botox? Le silicone ou autres produits miracle?

Déjà à l’époque, Andy Warhol avec ses sérigraphies de Marilyn Monroe, ou ses bouches, décrivait le fait que l’on demandait à la femme d’être toujours plus glamour.

Mais alors survient une autre question, qu’est que c’est être une femme dans la société actuelle? La réponse ne réside-t-elle que dans des notions superficielles, matérialistes, telles que le fait de porter du rouge à lèvres, des hauts-talons, ou de se faire un brushing?

Un autre phénomène me touche aujourd’hui, il s’agit de la mécanisation de notre société. Celle-ci a démarré dans nos industries, puis a fini par se propager sur nous, les hommes, sur nos comportements, autant au niveau caractériel que vestimentaire. En effet, les hommes veulent se fondre dans la masse. Ils ont peur d’être différents, ils deviennent des humains en série! Comme des machines du quotidien qui obéissent au métro-boulot-dodo. Mais alors où peut-on s’exprimer dans nos vies? La mécanisation de la société, de l’homme, aliène nos personnalités, l’homme se sent perdu, seul et devient égoïste, égocentrique et déprimé.

Ma collection représente ma façon de décrire ces phénomènes de notre société, avec humour et dérision, dans un univers très POP. Elle n’est pas la solution miracle, mais se destine à toutes ces femmes pleines de vie, de gaieté, qui ont envie de s’exprimer grâce à leurs vêtements. Une collection pleine de bonne humeur, haute en couleurs, explosive, gonflée, pour la superwoman des temps modernes.

Installation Pop Art à L’Espace des Créateurs jusqu’au 30 septembre