On n’est plus au dix-neuvième siècle !

Normand Thériault – Le Devoir
Édition du samedi 12 et du dimanche 13 septembre 2009

Le temps est venu de repenser les façons de faire en santé

Trop de gens qui se sentent malades. Des hôpitaux universitaires à l’ouverture toujours retardée. Le système craque. Et l’argent qui bientôt se fera rare. Est-il possible de «soigner» le Québec?

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Tout entendre

Déjà, le réseau universitaire est en transformation. Si, pour le grand public, ce qui compte est qu’un plus grand nombre de candidatures sont maintenant retenues par les quatre facultés de médecine québécoises, pour les divers doyens ou responsables pédagogiques, ce qui est cependant plus important est la mise en place d’une nouvelle philosophie qui régit la démarche pédagogique.

Pour décrire en bref ce qui se passe dans les universités, laissons parler l’une d’entre eux, ici Norma Bélanger, coordonnatrice pédagogique du programme de médecine de premier cycle à l’Université Laval: «Nos étudiants doivent devenir des professionnels capables d’écouter leurs patients et de s’adapter à leur réalité, quels que soient leur âge, leur réseau social ou leur revenu.»

Serait donc bientôt du passé cette attitude qui relevait de l’automatisme: un patient décrivait des malaises et, aussitôt pensée qu’aussitôt faite, une prescription était établie, et au suivant! Comme s’il suffisait, étant médecin, de vouloir toujours s’attaquer aux symptômes sans jamais éliminer la cause réelle d’un état maladif général. Et ainsi pouvoir faire vite, vu la nécessité de pouvoir répondre rapidement à une demande-client sans cesse croissante.

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Si, pour l’avenir, on le sait, les médecins devront être à l’écoute de leurs patients, sans que cela veuille dire être à leur service, le ministre, quant à lui, devra être à l’écoute des experts dans le domaine, eux qui demandent une refonte d’un réseau qui mesurait, et mesure souvent encore, son efficacité par la seule vitesse à laquelle il réussit à «désengorger» les urgences hospitalières.

Et, pour y parvenir, le laisser-faire n’est pas une solution.

Le Devoir – Santé - Normand Thériault – On n'est plus au dix-neuvième siècle ! 12 – 13 sept 2009