Personne ne contestera l'apport indéniable d'une histoire des arts dispensée tout au long de la scolarité de nos chères têtes blondes : Luc Chatel était même en personne venu à la Sorbonne pour un colloque à ce sujet. Et qu'a fait le ministre ? Il a parlé de l'Italie. Et de l'exemple italien. Où l'histoire des arts est obligatoire. Si fait.
Piqûre de rappel antirabique : depuis la rentrée 2008, cette matière est devenue obligatoire des les établissements de France, sous la forme suivante : un quart des heures d'histoire et la moitié de l'art plastique se consacrent à l'histoire des arts. Un joli milk-shake d'horaires, croirait-on.
Mais pour le ministre, il est primordial que ce volet culturel soit intégré aux projets pédagogiques des établissements, de même qu'il encourage à un « partenariat entre les établissements scolaires et les structures culturelles de proximité ». Et pour s'assurer de ces choix judicieusement culturels, un inspecteur sera prochainement nommé. Une belle manière de rappeler que les journées du patrimoine auront lieu ce week-end et que rien ne vous empêche de prendre un peu d'avance sur le programme. Non ?
Et les experts, qu'en pensent-ils ? Pierre Baqué, cité par l'AFP, estime que le total de 312 heures sur l'ensemble de la scolarité, « ce n'est pas négligeable ». En face, Pierre Rosenberg, ancien conservateur du Louvre, peste contre l'absence de formation et abonde dans le sens du ministre. Car « depuis 1923, l'enseignement de l'histoire de l'art est obligatoire dans les lycées et les collèges » italiens. Les progrès amorcés par la France vont donc dans le bon sens. Reste alors à créer un Capes dédié, cumulant Lettres et histoire de l'Art.
Pour l'heure, les collégiens ne prendront part qu'à une épreuve orale pour le brevet, mais à compter de 2011, la discipline sera complètement intégrée aux notes reçues pour le brevet.