chez Claire Fleury et ailleurs.
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L’étoile mystérieuse
Cette aventure de Tintin paraît dans Le Soir n**i d’octobre 1941 à mai 1942. C’est-à-dire, constate Maxime Benoît-Jeannin, au moment où sont publiées en Belgique les lois antijuives les plus répressives. Tandis qu’une étoile apparaît dans le ciel, un prophète annonce la fin du monde. Devant le magasin Lévy, deux juifs se frottent les mains car, grâce à cette catastrophe, ils ne devront pas payer leurs dettes (cette scène disparaîtra dans l’album).
Deux expéditions se livrent une véritable « guerre » pour arriver en premier à l’endroit où est tombé le météorite. Le navire commandé par le capitaine Haddock comprend un Allemand et des ressortissants de pays neutres ou alliés de l’Allemagne. L’autre porte un drapeau américain. Cette rivalité symbolise assez clairement la Deuxième guerre mondiale. Et Tintin a choisi son camp. D’autant que l’expédition américaine est financée par le banquier juif Blumenstein. Dans les versions ultérieures, Blumenstein perd son nom (mais garde son nez proéminent) et devient Bohlwinkel, tandis que le pavillon américain est remplacé par celui d’un pays imaginaire. Surprenant, aussi : le fait de mettre une étoile dans le titre de l’album, à une époque où les juifs doivent en porter une sur leur veste…
Au pays de l’or noir
Hergé commence à publier cette histoire en 1939 dans Le Petit Vingtième. Avec l’occupation, il l’interrompt et passe à d’autres aventures qui sortent dans Le Soir n**i. L’or noir aborde la question de l’émigration juive vers la Palestine, alors occupée par les Anglais. Certains y voient une aventure plutôt favorable aux juifs. Maxime Benoît-Jeannin n’en est pas convaincu. Il rappelle qu’à cette époque, certains antisémites criaient « Les juifs en Palestine », estimant que la destination importait peu, pourvu qu’ils partent. Hergé ne reprendra cette histoire que bien plus tard : l’album sort en 1950. Et toute référence à la Palestine y a disparu, remplacée par une guerre pour le pétrole en Arabie.