Les « traders » étant depuis hier défendus par Barack Obama lui-même, je me sens encore plus libre qu’auparavant pour présenter une observation qui semble avoir échappé à beaucoup d’observateurs.
On sait qu’un « trader », dans ce franglais que nous affectionnons tant, n’est rien d’autre qu’un opérateur de marché, quelqu’un qui, en général pour le compte d’une banque ou en tout cas d’un tiers, procède à des opérations sur le marché financier, sur différents supports, comptant ou à terme, ferme ou sous conditions, produits simples ou dérivés. Selon l’encyclopédie Wikipédia « ils ont une mission principale : anticiper les fluctuations permanentes des valeurs de marché pour en tirer des profits financiers ».
Ils sont aujourd’hui quelques dizaines de milliers à faire ce sinistre mais aussi très utile métier…
On a remarqué qu’ils obtenaient de meilleurs résultats en étant intéressés aux bénéfices qu’ils génèrent…
Mais il est aussi évident que leur métier est rendu plus facile quand l’argent est bon marché, voire abondant, voire même pléthorique. Et c’est exactement la situation actuelle !
Aux Etats-Unis la banque centrale (qui en période de crise se range ostensiblement aux cotés du gouvernement, qui nomme ses dirigeants…) prête de l’argent aux banques à 0%, ad libitum, et leur demande d’acheter avec des bons du Trésor, qui, sur deux ans, rapportent à peu près du 1%.
Ce n’est pas énorme, mais c’est sans frais et sans risque ! Et si l’on considère les 800 milliards de dollars de titres issus du Trésor US aujourd’hui détenus par les banques, ça fait un joli paquet ! Évidemment, quand les banques prêtent aux entreprises ou aux particuliers, l’écart de taux (ou spread), entre le taux du prêt à l’Etat et celui du prêt à un acteur de l’économie concurrentielle est en moyenne de 2 à 3% …
Quand les banques centrales ouvrent les vannes du crédit quasi-gratuit ; quand les banques peuvent prêter avec de tels écarts, et ainsi regonfler leurs bilans, le métier de trader devient plus facile !
Il y a donc un certain culot, de la part des responsables des Etats, à vouloir limiter leurs gains, puisque, pour l’essentiel, ceux-ci résultent du laxisme monétaire de ceux qui prétendent les contrôler.
Si l’on veut réduire l’ivresse de quelqu’un, il faut d’abord cesser de lui donner gratuitement de l’alcool !