Emploi : tous les indicateurs restent au rouge
Alors que certains évoquent déjà une légère reprise économique, les derniers chiffres de l’emploi dans le département restent très inquiétants. Et les plans sociaux se poursuivent.
Olivier Debruyne | 08.09.2009, 07h00 Le ParisienReprise économique ? « De mon côté, je n’ai aucun indicateur qui passe du rouge à l’orange, bien au contraire. Dire autre chose, c’est de la propagande », affirme Alain Lebrun, patron départemental de la CGT. Effectivement, quand on regarde notre carte des suppressions d’emplois ou fermetures d’usines dans le département, la lecture ne prête pas à sourire et l’embellie paraît loin.
-
La situation en mars 2009
Les moins de 25 ans particulièrement touchés
Selon les chiffres du Pôle emploi Picardie, fin juillet, le nombre de demandeurs d’emploi de catégorie A (personnes qui sont sans aucun emploi) s’établit à 88 655 dans la région Picardie. Un chiffre stable sur un mois, mais qui fait un bond impressionnant de 28,3 % sur un an dans la région et même + 33,1 % dans l’Oise, département le plus touché, soit bien plus que la moyenne nationale (+ 25, 6 % ). Les jeunes de moins de 25 ans sont particulièrement concernés avec une hausse annuelle de 36,3 %, la plus forte de toutes les catégories d’âge.
Dans l’Oise, ces chômeurs de catégorie A s’élevaient à 33 584 très exactement à la fin de juillet. « Nous avons perdu près de 5 000 emplois depuis le début de l’année, indique Alain Lebrun. Et ce n’est pas fini. Certains, déjà frappés par un plan social, ne se retrouvent pas encore dans les statistiques du chômage. Ce sont encore des milliers de personnes qui vont venir gonfler les chiffres de Pôle emploi dans les prochains mois. »
Autre chiffre significatif du marasme économique : les offres d’emploi collectées par Pôle emploi Picardie diminuent de 11,4 % sur un an. Cette baisse concerne l’ensemble des offres d’emploi : les offres d’emploi durable diminuent de 18,0 %, les offres d’emploi temporaire de 6,7 % et les offres d’emploi occasionnel de 39,4 % par rapport à l’an dernier.
Pour ceux qui ne sont pas encore frappés par des licenciements, c’est l’angoisse du chômage partiel qui explose dans le département : selon les derniers chiffres de la Direction du travail, ce sont 5,9 millions d’heures de chômage partiel qui ont été autorisées depuis le début de l’année. Une mesure « sociale » qui a un coût chiffré à plus de 11 millions d’euros pour l’Etat.