Bon, ça y est, c’est dit : Internet, c’est LE mal. Forcément. Et c’est même un ponte de cette nouvelle technologie qui en parle ainsi : le docteur en (télé-)communication Guaino. Il est même suivi dans son opinion par le célèbre hacker Jeff Copay. On se rappelle que ce dernier s’était rendu célèbre par ses intrusions répétées dans les ordinateurs de la Défense, de l’Hexagone, de l’Assemblée Nationale et qu’il avait notamment honteusement caviardé le site web de Ségolène, ce qu’on pourra observer sur Désir d’Infographie dont la réalisation, on peut le constater ci-dessous, est un véritable hommage aux années 90.
En substance, quelle est la position de nos vibrants abrutis professionnels du webernet ?
Si l’on en croit le troll officiel de l’UMP (son pseudo de gangsta virtuel est probablement F_L3F3BVR3 sur Fo-Po), l’interweb serait un gros problème, parce que :
«dans la société de l’immédiateté et de l’instantané où Internet est roi, il ne doit pas y avoir de moments de relâchement ou de moments d’humour qui peuvent être ensuite interprétés»
Et c’est vrai que question relâchement, ouverture de sphincters et prouts en coulisse, on sent l’animal parfaitement au courant des méthodes qui fonctionnent.
Pour le Dr Guaino, de l’ICANN – Interweb Confusion for Administratives Nuts and Nitwit – le réseau des réseaux est un vaste problème qui mérite d’être traité rapidement, surtout que :
Pour l’instant, nous n’avons pas tout à fait appris collectivement à nous servir des nouvelles techniques de communication (…)
Bah oui : Henri, avec son mulot et son téléphone portable, il est très vite perdu. Pour lui, communiquer, c’est prendre un papier, format A4, petits carreaux et marge à gauche, et son gros Mont-Blanc qui lui permet de faire courir sur le velin ses pensées les plus profondes, ce qui donne une idée de la quantité de papier qu’on peut gâcher à l’Elysée.
Et parler, tapoter sur un clavier, regarder un écran lumineux sur lequel des petits caractères étranges viennent se bousculer, c’est … heu… disons qu’il faut apprendre collectivement à tout bien faire comme il faut. Il va même plus loin puisqu’il nous dit qu’en fait :
Internet ne peut pas être la seule zone de non-droit, la seule zone de non-morale de la société, la seule zone où aucune des valeurs habituelles qui permettent aux gens de vivre ensemble ne soit acceptée.
Car en effet, sur internet, on égorge, on viole et on étripe à tour de bras des bébés avant de les manger en salade. Pour se taper ensuite un rail de coke en regardant un film pédonazi. A lire Papy Henri, en tout cas, c’est nettement l’impression que ça donne.
Certes, il y a bien un blogue ou deux qui sont gentils et bien tenus (mais pas celui-ci, par exemple, puisque, rappelons-le, je fais dans le pédophile nazi partouzeur de gauche – je suis comme ça, moi) mais globalement, l’interweb est un repaire de voyous !
De voyous vous dis-je ! Il n’y a qu’à voir ces sites de mécréants gochisses et autres, aux opinions tranchées et trop bien renseignées, pour comprendre pourquoi l’interweb doit être régulé, à coup de pied et de matraques s’il le faut : en France, on a le droit de ne pas être d’accord, tant que c’est dans le silence feutré de corridors discrets.
Car a contrario, des gens qui parlent, comme ça, qui échangent des points de vue, sans aucune retenue, des expressions qui s’expressionnent librement dans la plus parfaite liberté d’expression libre, c’est, c’est… c’est totalitaire, mes enfants, c’est tout à fait totalitaire.
C’est le Dr Guaino de l’ICANN qui le dit !
Ce serait comme, soyons fous, si on laissait le marché gérer librement mettons, les télécommunications ! En effet, d’après le président de tous (et donc de l’interweb),
« Je suis assez sceptique et réservé sur le choix d’un quatrième opérateur de téléphonie mobile. Car le prix le plus bas n’est pas forcément le meilleur »
… ce qui revient à dire qu’offrir une baisse de prix et casser un oligopôle que l’état aura tout fait pour instaurer, ce serait gênant pour le pouvoir d’achat. Le sien, sans doute.
Non, décidément, on ne peut pas laisser communiquer les gens comme ils le veulent. On ne doit surtout pas laisser non plus les entreprises offrir des solutions pour ce faire à moindre prix. La concurrence, la liberté d’expression, tout ça, c’est mal. Comme internet.
Le plus rigolo, c’est qu’ensuite, certains clowns au front très bas viennent nous seriner que Sarko et sa clique seraient (ultra)libéraux !
On comprendra qu’avec des libéraux comme ceux-là, la France n’a pas besoin de socialistes.