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Opposition à Barroso: Baroud d'honneur avant enterrement
Publié le 16 septembre 2009 par SauvonsleuropeBarroso a réalisé mardi 15 sa dernière épreuve vers la désignation: le discours de candidature en salle plénière. Ce qui est frappant en regardant la vidéo en lien, c'est l'atmosphère de résignation qui pèse sur son propre camp. Les quelques députés qui sont venus s'emmerdent ouvertement et les applaudissements de clôture sont à peine polis. A en croire Quatremer, même les pauses que Barroso s'est ménagé dans sa harangue pour laisser s'exprimer quelques ovations sont restées vides. Le moins que l'on puisse dire est que l'on ne ressent aucun désir.
Il faut dire que Barroso a lui-même un certain talent pour se faire mal. L'un des principaux reproches qui lui est fait est d'avoir été dans la main des Etats, ne cherchant pas à faire vivre l'intérêt commun européen face aux gouvernements. C'est bien pour cette raison qu'il a été reconduit à l'unanimité par les 27 à l'issue du vote. Il est donc un peu étrange de l'entendre finir son discours sur un appel à une majorité solide, pour permettre à sa Commission de s'opposer à l'égoïsme des états.
Moyennant quoi... Moyennant quoi il sera élu lors du vote sur son investiture, n'ayant besoin de rassembler qu'une majorité simple sur son nom.
Sylvie Goulard, Modem et présidente du Mouvement européen - France et Daniel Cohn-Bendit cosignent aujourd'hui une tribune dans Le Monde pour appeler les parlementaires à repousser cette candidature. Mais sans grande illusion... Pour tout dire, confronté au vote Barroso des socialistes espagnols et portugais (la droite a gagné donc on vote à droite... et avant l'élection?), le groupe des socialistes et démocrates a courageusement choisi... de s'abstenir, mené par Martin Schultz qui lorgne sa place de président tournant du Parlement.
Le seul satisfait qu'on puisse trouver est Michel Barnier, qui voit même un succès dans la mandature précédente de Barroso (sur le climat et l'élargissement). Candidat à un poste de commissaire européen, c'est un métier! Jean-Marie Cavada (UMP) de son côté hésitait récemment encore et attendait pour se déterminer des précisions sur la détermination nouvelle du candidat sortant à réguler, et sur ce qu'il entend par "économie sociale de marché". Nul doute que le discours de ce mardi a apporté toutes les clarifications nécéssaires! Allons, un peu de courage! Personne n'en saura rien, c'est un vote à bulletins secrets...