C’est chaud, cette scène. Demi Moore fait monter entre ses doigts, lentement, un boudin de terre posé sur le tour de potier coincé entre les jambes, tandis que son fiancé, le regretté Patrick Swayze, assis derrière elle, la frôle avec ses mains douces et l'embrasse tendrement... Ghost est connu pour cette scène. Le film, sans être un chef d’œuvre, raconte une jolie histoire d’amour qui se rit des frontières de la vie et de la mort, avec une Woopi Goldberg irrésistible en fausse voyante utilisée comme intermédiaire par le fantôme et dépassée par ce qui lui arrive, pourtant une des meilleures situations qui soient dans sa profession.
Le point de vue est très relatif. Si je vous parle des scènes les plus torrides du cinéma, je vais forcément être partial, question sensualité. Car chacun a ses critères. Et honnêtement, je serais incapable de prévoir ce qui excite les uns, les unes et les autres, car c’est forcément différent. Notre libido a ses raisons que la raison de nos contemporains ignore. C’est peut-être le propre de la sexualité de chacun de s’accommoder d’une bonne partie cachée, qui ne peut se révéler et s’épanouir que si elle est dissimulée aux yeux des autres.
Bon, si vous me connaissez, vous vous doutez bien que je suis en train de noyer le poisson avec l’eau du bain, car j’ai justement envie de vous parler de scènes torrides que j’ai observées au cinéma (pour celles que j’ai vécues, vous repasserez un peu plus tard, soyez gentils, merci…). Et du coup, je pense qu’un peu d’attente ne messied pas (du verbe messeoir, ne pas convenir) quand il s’agit de traiter un sujet comme celui-là. Et qu’il convient au contraire de faire durer le plaisir, si on veut qu’il s’accroisse en raison inverse de l’effet qui se recule. D’ailleurs, vous qui être si malins, je vous lance un défi. Je dis que vous serez incapable de lire les histoires qui vont suivre jusqu’au bout, sans appuyer sur le buzzer posé à côté de vous, là, voilà, pour faire stopper la torture…. Je fais un essai pour voir s’il marche bien. Dites un mot, pour voir ? Sexe ? Miiiiiip ! Bon, ça va. Vous êtes prêt(e)s, on y va.
Commençons par un petit échauffement. Vous vous souvenez, je pense, de cette scène à couper le souffle dans Talons aiguilles, d'Almodovar. Victoria Abril essaie d’échapper à son ami travesti en femme. Quand il la saisit, elle essaie de s’échapper en s’accrochant en hauteur au portant de la penderie, puis elle retombe à califourchon sur les épaules du travelo, son intimité juste à la bonne hauteur de la bouche de Miguel Bosé, heureux homme ! Et alors là…. Holà, c’est chaud, c’est chaud… Miiiiiiippppp ! Vous voyez, c’est dur : même moi, j’ai craqué. Bon, OK, 1-0. Je vais me refaire sur le suivant.
Si on se faisait un petit plaisir asiatique. Sushi et miso érotiques... Je vais vous narrer par le menu (et je suis poli) un passage de l’Empire des sens. Comme disait un copain qui racontait le film à un autre, «quand ils vont se promener, elle ne le tient pas par la main…». Quand je pense que certains sont émus à la vue de la pauvre fellation pratiquée sur Federico Pitzalis par Marutcka Detmers dans le Diable au corps. Mais c’est de la gnognotte, de la petite bière à côté du passage équivalent dans ce chef d’œuvre d’Oshima (dont je rappelle qu’il est inspiré d’un fait réel) et qui va jusqu’à l’éjaculation. Je ne dis pas que c’est mieux parce que ça va jusqu’au bout, je dis que cette scène est incroyablement plus sensuelle. Et celle où quatre geishas initient la cinquième avec un sex-toy en caoutchouc absolument trognon ? Ahaaaa ! On fait moins les malins, là. Ça bipe déjà de tous les côtés, j’en ai mal aux oreilles. Allez, une petite dernière, pour faire tomber les derniers. Quand Eiko Matsuda/Sada Abee nettoie le plancher avec une serpillère, à quatre pattes, qu’elle passe plusieurs fois devant Tatsuya Fuji/Kichizo à toute vitesse, et qu’il l’arrête d’une main bien placée ? Hin hin, là y a plus personne, je le savais. 1 partout, vous êtes des mauvais.
Allez, un petit dernier, pour se départager. Voyons, qu’est-ce que je pourrais vous raconter… Baise-moi ? Non, trop facile. En plus c’est avec cette bourrique de Rocco Siffredi. S’il a probablement joué les scènes hard, on a forcément demandé à Mikael Vendetta de le doubler pour le reste. Ah mais oui, tiens, à propos de bourrique et d’âne ! Je ne vous dis pas le nom du film. Ça se passe pratiquement qu’avec des moines, qui arrivent au début sur leurs mûles. Donc, déjà… Le jeune héros, joué par Christian Slater, déjà passablement échauffé par la lecture des livres interdits de la bibliothèque du monastère, se fait alpaguer par une jeune fille farouche à la beauté délurée. Enfin l’inverse… Bref, la robe de bure du moinillon tonsuré ne résiste pas longtemps aux assauts enflammés de la sauvageonne. Et comme notre ami ne porte rien en dessous, comme tout moine qui se respecte, il perd sa virginité en moins de temps qu’il n’en faut à Brice Hortefeux pour démentir qu’il est raciste. Miiiiiiip ! Qui a bipé pour Hortefeux ?