Par avance, je tiens à m’excuser, ce papier n’a rien de construit, c’est juste le fil d’une intuition et le besoin de la coucher sur le papier, pour tenter de la rationaliser avec malgré tout une pratique politique et militante qui remonte à près de 20 ans (ce qui ne garantie en rien la validité de mon raisonnement).
Donc, comme vous le savez bien que n’ayant jamais adhéré à Désirs d’Avenir, rejoint la motion de Ségolène ou encore le courant Espoir A Gauche, j’ai toujours suivi avec un réel intérêt la sphère qu’on pouvait qualifier de Royaliste. Aussi, j’ai pu en observer les fluctuations au cours de ces derniers mois, de ces dernières semaines jusqu’au naufrage du nouveau site de Désirs d’Avenir, qui symbolise comme le souligne fort justement Sylvain Lapoix (Marianne 2) un naufrage politique.
J’ai toujours reconnue à Ségolène Royal son intuition sur la démocratie participative et de tenter de l’appréhender dans une démarche politique (par ailleurs si elle a commis quelques gaffes, comme d’autres, j’ai toujours été globalement d’accord avec ses prises de position).
Cependant force est de constater que celle-ci est désormais la grande absente de la démarche de Ségolène Royal : un changement majeur à la tête de Désir d’Avenir sans consultation des adhérents, la volonté de faire de DA une ONG toujours sans consultation, les prises de distance de personnalités comme Jean-Pierre Mignard ou Jean-Louis Bianco et pour couronner le tout un site ni fait ni à faire sans la moindre consultation de spécialistes de la communication sur le web (alors DA possède la ressource en son sein… pas comme le mickey qui a pondu cette bouse honteuse et non finalisée).
Bref, Ségolène Royal après avoir parfaitement pris conscience qu’un nouveau citoyen plus informé, plus averti, moins sujet au clientélisme avait fait son apparition dans le champ Politique. Elle s’est résolue à faire comme si il n’existait pas en veillant néanmoins à garder une posture de pure forme sur la question participative.
Au fond François Bayrou a fait sensiblement la même chose en allant moins loin dans la démarche initiale de la politique autrement.
Le PS quant à lui confond démocratie plébiscitaire et démocratie participative.
Désirs d’Avenir, cet objet politique non identifié, vient donc probablement de s’écraser sur les illusions de plusieurs milliers de personnes qui croyaient en celui et ce par l’action même de sa fondatrice.
Les propos qui vont suivre vont paraître violents, cependant vous auriez torts de les interpréter comme un procès à charge contre Ségolène Royal… ils sont valables pour une immense majorité de nos représentants politique (de Fabius à DSK, Aubry, Sarkozy, j’en passe et même à des niveaux moindres).
Notre système politique est fascinant par sa perversité, sa capacité à enfanter des monstres de mégalomanie, d’individus croyant posséder le pouvoir et la vérité où de facto toute parole déviante est assimilé à une remise en cause de ce pouvoir. En somme, ils sont frappés d’un syndrome bien connu, celui de la paranoïa.
Aussi et à l’inverse d’une société de plus en ouverte, et de citoyens plus autonomes ; notre monde politique s’est encore davantage refermé sur lui-même. Phénomène amplifié par le cumul des mandats et aussi par le fait qu’il devient rare qu’un militant de base émerge sauf si il est docile (en ce sens où il ne dira jamais une parole contraire à celle énoncée par son « supérieur »), on y préfère la cooptation.
Et le désir présidentiel n’arrange certainement pas ce constat.
Au final, Ségolène Royal redevient une politique comme les autres… ni plus, ni moins. Et je doute que les jeunes hommes et jeunes femmes issus du sérail aient une quelconque envie de changer les choses… la politique est devenue une carrière professionnelle comme les autres pour eux.
Combien de temps cela va-t-il encore durer ? Devant l’abdication des citoyens, c’est difficile à dire…