Je n’aime pas cette attitude qui consiste à considérer le camp adverse,
selon qu’on est à gauche ou à Droite, soit comme une bande de salopards qui
n’œuvrent que pour permettre à une minorité de privilégiés de s’enrichir soit
comme un ramassis d’idéologues poussiéreux et populistes qui ne comprennent
rien à l’économie. C’est d’ailleurs une des raisons de mon adhésion au message
de François Bayrou et du MoDem. Comme aurait pu dire ma grand-mère, y’a de
bonne bêtes sous tous poils et ce découpage de l’échiquier politique entre les
noirs et les blancs, les bons et les méchants, les intelligents et les
imbéciles m’a toujours prodigieusement énervé.
C’est pour cela que, même si je ne leur porte pas une affection
particulière, j’ai trouvé particulièrement honteux que Fréderic Mitterrand et
Eric Woerth aient été conspués sinon insultés lors de la Fête de l’Humanité (on
a même lancé un pot de yaourt sur Woerth). Ce malheureux épisode, certes le
fait d’une minorité de crétins sectaires, me parait constituer un des nombreux
symptômes du délitement de la vie politique française.
C’est le principe même de la démocratie représentative qui ne se porte pas
bien. Celle-ci suppose que le peuple délègue ses pouvoirs à des représentants
élus en lesquels il met donc sa confiance.
Pour fonctionner, la démocratie représentative nécessite un respect du
peuple pour ses représentants et pour ses institutions !
Or plus ça va, plus j’ai l’impression que ce respect s’étiole, qu’il a tous
les jours de nouvelles raisons d’en prendre un coup dans l’aile !
Je ne m’étendrai pas sur « l’affaire » Hortefeux sur laquelle il a
déjà été beaucoup écrit et dit, mais plus ça va, plus je crains que ses propos
ne soient effectivement ce qu’Azouz
Begag, qui l’a côtoyé lorsqu’il était au gouvernement, appelle « un
vrai bon dérapage franchouillard raciste ». Et ce ne sont pas ses vrais faux
« regrets » qui vont me convaincre du contraire.
En tout état de cause, outre ce que cela peut révéler sur le personnage,
cette pitoyable histoire doit, comme le dit très bien le Faucon, rappeler à tous nos responsables
politiques cette nécessaire exigence « du respect et de la dignité »,
respect et dignité qui manquaient manifestement lors de cette Université
d’été de l’UMP !
Le respect et la dignité de la part de nos responsables politiques sont des
conditions essentielles pour qu’ils puissent être eux-mêmes respectés
!
Nb : A ce propos, je n’aime pas l’attitude du MRAP qui a décidé de
porter plainte pour « diffamation à caractère raciste », là encore, c’est
de la politique contre-productive de nos ayatollahs de l’antiracisme.
Le respect et la confiance sont également bien écornés par les irrégularités
qui auraient entaché le scrutin interne du PS de l’année dernière. C’est quand
même stupéfiant qu’un parti qui donne des leçons de démocratie à tout va, non
seulement pratique la fraude électorale à grande échelle mais lorsque cette
fraude est dévoilée, vient nous dire que « bof, ce n’est pas si grave que
ça » !
Parce que les réactions à la sortie du livre qui a lancé le scandale, sont
édifiantes, « oui c’est vrai, tout le monde le savait, mais il y a eu de
la triche des 2 cotés alors… » Ou encore « on ne va pas exhumer cette
vielle chose, préparons plutôt l’avenir, tous unis derrière Martine »
comme Michel Sapin qui trouve "un peu dommage que l'on retouille" de "vieilles
histoires".
Quelle indulgence !...Que n’aurait t’on pas entendu si Sarko avait bourré
les urnes pour se faire adouber à la tête de l’UMP !
Là encore, ce n’est pas le fait de fausser le résultat des élections
internes qui me scandalise, après tout ce sont les militant socialistes qui ont
été trompés, grugés, et je n'en suis pas, mais c’est le principe même de la
fraude électorale !
Des responsables d’un des principaux parti, politique français ont, au pire
organisés la fraude, au mieux fermé les yeux !
Comment dorénavant avoir confiance dans ces gens là ?
Comment peut-on ne pas penser que s’ils n’ont eu aucun scrupule à tricher à
l’occasion d’élections internes, ils n’en auront pas plus à lors d’élections
officielles ou dans le cadre de leurs fonctions d’élus ?
Comment veut-on que les responsables politiques soient respectés et
considérés après de tels agissements ?
Un 3ème évènement récent, de nature un peu différente, contribue également à
entretenir une certaine suspicion vis-à-vis de la classe politique ou du moins
vis-à-vis du fonctionnement de nos institutions.
Le 13 septembre, le ministre de l’immigration Eric Besson, annonce fièrement
qu’il ne signera pas le décret d’application d’une loi, pourtant votée, celle
instituant des tests ADN pour les candidats au regroupement familial. Sans
juger du fond de cette loi et de cette idée que l’administration se donne les
moyens de vérifier la véracité des dires d’un prétendant au regroupement
familial, cette manière de procéder et tout sauf démocratique.
Dans cette histoire, le gouvernement a tout fait pour que cette loi soit
votée, malgré les nombreuses réticences dans son propre camp, et voilà que
maintenant, un ministre se permet de décider unilatéralement qu’en fait cette
loi ne sera pas appliquée.
On savait le Parlement aux ordres mais des affaires comme celle-là
contribuent encore plus à le faire passer pour une chambre d’enregistrement de
lois …dont l’application serait facultative !
De tout cela, notre système démocratique n’en sort pas vraiment grandi,
comme il ne sort pas grandi des humiliations que le président de la république
Sarkozy fait subir à son premier ministre Fillon (encore récemment sur la taxe
carbone) ou des hémicycles vides lors du vote de certaines lois (cf.
HADOPI).
Je n’aime pas cette attitude qui consiste à dénigrer systématiquement les
politiques, qualifiés d’arrivistes, d’incompétents, de menteurs sinon
d’escrocs, l’énorme majorité d’entre eux mérite le respect pour ce qu’ils font
pour la collectivité, mais comment s’étonner du succès de ce type de réaction
devant de tels attitudes. Ce sont les petits « dérapages » de
Hortefeux, révélateurs d’une mentalité étroite et xénophobe, ce sont les
grosses tricheries d’une partie du PS révélateurs de tous les moyens sont bons
pour arriver à ses fins, c’est la suffisance de l’exécutif, révélatrice d’un
mépris pour les membres des assemblées nationales élus par le peuple mais ça a
été également un tas d’autres choses comme l’indécente exhibition de Dati en
robes Dior ou les sorties ignobles de Georges Frêche …tout cela contribuant à
éloigner de plus en plus le peuple de ses représentants. Or confiance et
respect sont bien les 2 mamelles d’une démocratie comme la notre !