Cancer: la bourse ou la vie!

Publié le 15 septembre 2009 par Suzanneb

Le Devoir – Louise-Maude Rioux Soucy – 15 sept 2009

Au Canada, des malades renoncent à se faire soigner parce qu’ils n’ont pas les moyens d’acheter les médicaments

Pendant qu’au sud Barack Obama appuie de tout son poids pour faire adopter sa réforme sur la santé qui garantirait à tous les Américains, riches ou pauvres, l’accès aux soins de santé, on oublie qu’ici même, au Canada, des citoyens renoncent à se faire traiter, trop pauvres pour acheter les médicaments que leur a prescrits leur médecin. Et cela, au royaume de l’assurance maladie et de l’assurance médicaments.

La moitié des nouveaux médicaments contre le cancer peuvent désormais être pris à la maison. Cette avancée clinique vient toutefois avec son lot d’inquiétudes financières pour nombre de Canadiens.

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Au Québec, le patient à qui l’on prescrit ce genre de molécules spécialisées doit assumer une prime annuelle de 954 $ en plus d’un copaiement qui porte sa facture à un maximum de 1908 $ par année selon son revenu. Malgré ce plafond, beaucoup de familles à faible revenu ou de ménages qui vivent sous le seuil de la pauvreté «peinent à assumer un montant pareil», déplore Paul Lapierre, vice-président, Affaires publiques et lutte contre le cancer, à la SCC.

Lorsque le gouvernement du Québec a imposé des frais à son régime d’assurance médicaments, des chercheurs de l’Université McGill ont d’ailleurs observé une baisse du recours aux médicaments d’ordonnance de 9,1 % chez les personnes âgées et de 14,4 % chez les bénéficiaires d’aide sociale. C’est encore plus vrai quand il s’agit de médicaments aussi onéreux que les anticancéreux. «Le poids financier est si lourd que certains patients renoncent à se faire traiter», déplore M. Lapierre.

L’aspect financier n’est qu’une part des problèmes qui minent l’universalité de la couverture canadienne. Des écarts quant aux médicaments offerts par les provinces sont en effet notés. Sur ce point, le Québec figure parmi les plus frileux à financer les nouveaux anticancéreux apparus récemment sur le marché, avec l’Ontario et l’Île-du-Prince-Édouard. Résultat: certains patients sont privés d’une médication à laquelle d’autres ont droit, et ce, en toute iniquité.

Le Devoir - Louise-Maude Rioux Soucy – Cancer: La bourse ou la vie ! – 15 sept 2009