Le Web 2.0 Summit
se tiendra du 20 au 22 octobre 2009 à San Francisco. Tim O’Reilly, 5 ans après avoir nommé le Web
2.0 l’évolution majeure du Web qui se jouait, lance avec la coopération de John Battelle un nouveau concept, le « Web square » ou Web au carré. Notons au
passage que Google avait utilisé le terme square pour annoncer le développement d’un service expérimental autour de son moteur de recherche en juin dernier, Google Square.
La définition que beaucoup donnaient au Web 2.0 était souvent partielle comme
le Web collaboratif ou social (avec le rôle des internautes consommacteurs et consommauteurs notamment
sur les blogs, réseaux sociaux, wikis et sites Web modernes). Elle était parfois complétée par une dimension technique qui fait état des évolutions techniques du Web (feuilles de
style CSS, syndication de contenu, Ajax, transition vers des applications Web pour les utilisateurs) depuis le Web 1.0 dont le décollage a été impulsé en 1994-1995 avec l’arrivée des navigateurs
Netsape puis Explorer et des premiers majors du Web (Amazon, eBay, Yahoo). Dans la définition que je donne dans mon livre « Web 2.0 et au-delà », j’y inclus également les données (souvent
dépendantes de l’application Web 2.0 considérée et accessibles quel que soit le lieu de connexion, ce qui traduit également l’émergence de la philosophie du « cloud computing » et la
4ème révolution, la révolution numérique après les révolutions agricole, industrielle et des services). C’est vraiment avec cette triple
définition que la couverture du Web 2.0 est assurée. C’est la base que n’importe quel internaute (qu’il s’appelle Martin ou Lefebvre surtout si son prénom commence par un F ;-) ) devrait
connaître. Ou en suivant les équations à la Frédéric Cavazza, Web 2.0 = Web collaboratif + évolutions techniques + primauté des données liées à l’application considérée.
Dans leur acception, Tim O’Reilly et John Battelle définissent le Web au carré comme la
résultante du Web 2.0 et de notre monde réel ou Web au carré = Web 2.0 + Monde. L’utilisation des services Web 2.0 peut produire l’intelligence collective. Et selon eux,
on passe d’un Web qui exploite l’intelligence collective des hommes (Web social) à un Web qui exploite l’intelligence collective des capteurs et des données.
Pour moi, le Web au carré n’est ni plus ni moins qu’une précision de la définition restrictive qui
était et est encore faite du Web 2.0. Les évolutions à venir restent le Web 3.0 (ou Web sémantique allié à l’Internet des objets car la révolution mobile et des puces RFID multipliera le
champ des possibles notamment avec les enjeux de la géolocalisation) et le Web 4.0 ou Web neuronal, plus lointain
(lien).
Tim et John apportent néanmoins des précisions. Ils soulignent l’importance du temps réel, des écosystèmes de données, des objets communicants, les processus d’apprentissage, avec pour exemple les enseignements de Twitter avec l’instantanéité. Et la nécessaire exploitation des données en temps réel, génératrice de valeur pour les organisations. Par exemple pour tendre vers l’internet des objets, si l’on considère un objet dans un magasin, celui-ci n’a pas forcément besoin d’une puce RFID pour devenir membre de la communauté de l’internet des objets. Dès lors que son code à barre est pris en photo par votre téléphone portable, il est ainsi identifié. Par ailleurs, cartographier des données non structurées pour les transformer en ensembles de données structurées est l’une des résultantes du web au carré. Notons cependant que les tags, qui permettent de classifier les contenus, sont de plus en plus utilisés pour les pages XHMTL. Le Web au carré serait en définitive un continuum entre le Web 2.0 et le Web 3.0 ou alors un Web 2.5 !