Les frères Le Nain étaient-ils cinq ?

L’ombre au tableau d’Hélène Bonafous-Murat
Découverte il y a trois ans avec Morsures, un polar couronné notamment par le Prix Alain-Fournier et situé au cœur du quartier Drouot, temple des commissaires priseurs, Hélène Bonafous-Murat est devenue une fidèle de la rentrée littéraire. Elle livre ici son troisième roman, toujours inspiré par son métier, l’expertise d’estampes.
Parallèlement à une histoire d’amitié parfois naïve, mais toujours touchante, entre un adulte obèse et un petit garçon à moitié orphelin, elle tisse une toile plus compliquée et plus profonde autour de l’étude des frères Le Nain. L’un des protagonistes de son roman, Gilbert Rataud, a entrepris de percer l’énigme de ces trois frères, Mathieu, Louis et Antoine, « indissociables au point que nul n’a pu attribuer un tableau entier à l’un ou l’autre », et qui signaient leurs toiles avec la seule mention Lenain». Un quatrième frère, l’aîné, demeura en Picardie où il gérait les terres familiales. Professeur d’histoire de l’art, Gilbert est pourtant persuadé qu’ils étaient cinq comme les doigts de la main. Sur la plupart de leurs tableaux, ce chiffre d’or « cinq » apparaît d’une façon mystérieusement récurrente… à l’exception d’une toile.
Alors que Gilbert s’enfonce dans ses supputations, et tombe, sans y prendre garde, amoureux d’une éleveuse d’hippocampes, son frère Gérard lui lance un appel au secours très particulier.

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L’ombre au tableau d’Hélène Bonafous-Murat, Le Passage, 304 p., 18 euros.