Les soirées littéraires sont une occasion de prendre la température de l'édition de façon tout à fait officieuse autour d'un verre et de petits fours. Les langues se délient et très vite... les informations tombent.
Hier, c'était au Point éphémère, situé quai de Valmy que les éditions Verticales (filiale de Gallimard) présentaient leur rentrée littéraire, avec lectures et un petit concert improvisé, tout à fait sympathique. Nous avons retenu tout particulièrement une lecture de We are l'Europe, de Jean-Charles Massera en compagnie de Benoît Lambert, metteur en scène de la pièce qui commence le 18 novembre prochain. Voilà, j'avais promis d'en glisser un mot, c'est chose faite.
Salon, côté cour ou banquette ?
Passons aux choses plus sérieuses. Au cours de la soirée, le sujet un peu brûlant du moment est venu sur le tapis, lors d'une conversation avec un auteur et éditeur - afin d'éviter les représailles contre sa famille, son nom restera sous silence.
Nous avons ensemble évoqué la situation du Salon du livre et plus particulièrement les tarifs pratiqués pour 2010. Son avis est des plus intéressants :
« C'est une honte. De toute manière, les éditeurs indépendants perdent le plus souvent de l'argent sur ce type de manifestation. Au mieux, ils remboursent leur stand, mais c'est loin d'être une généralité », nous explique-t-il. Secret de polichinelle, certes, mais qu'il est désagréablement bon d'entendre. « Avant, le Salon du livre de Paris était la plus grande librairie de France, mais aujourd'hui, que trouve-t-on ? Si les indépendants ne peuvent financièrement plus s'y rendre, il est temps de se poser la question de son utilité. »
Ça, c'est fait aussi...
« Peut-être serait-il intéressant d'envisager des salons plus tournés autour d'une thématique, comme le Rendez-vous des sciences humaines. Ce serait recentré sur les livres dans un cadre précis et moins monstrueux. Aujourd'hui, on constate que le Salon jeunesse de Montreuil augmente encore en fréquentation : ce n'est peut-être pas pour rien. Mais l'affluence du Salon du livre de Paris... On a toujours des doutes sur les chiffres annoncés. » L'édition 2009 avait connu une hausse une hausse de 20 % avec plus de 198.000 visiteurs.
« De toute manière, il existe un réel clivage entre les éditeurs qui souhaitent participer et ceux qui y vont presque contraints et forcés. Aujourd'hui, même chez Editis, certains ne veulent plus s'y rendre, alors l'édition indépendante... »
Dont acte.