J'avais prévu de chroniquer un disque français par semaine et je n'ai malheureusement pas pu tenir parole : trop d'albums à écouter en ce moment. C'est la rentrée et les nouveautés se bousculent un peu au portillon. Mais voici donc le disque français du moment : le nouvel album de Miossec. Et comme pour chaque disque du monsieur, c'est un peu un événement. Surtout que celui-là a été écrit à quatre mains en collaboration avec Yann Tiersen, autre breton célèbre. Bon, un événement, c'est peut-être beaucoup dire, car le Brestois n'a pas sorti de disques transcendants depuis belle lurette, mais à chaque fois, on se dit que cela sera le bon. D'ailleurs, "Finistériens" n'échappe pas au phénomène du "meilleur disque depuis Boire" ... Pourtant, une fois de plus, je suis sceptique : Miossec fait toujours du Miossec, la forme diffère un peu, le fond pas vraiment. C'est toujours les mêmes histoires d'amours déçus, de quêtes de sens, écrits en vers tantôt sur 8 pieds, tantôt sur 10 ou 12. Mais avec toujours en fin de parcours la même rime prévisible et entendue des dizaines voire des centaines de fois. Et puis l'un des problèmes de Miossec, c'est que depuis 1995 et la claque de son premier disque "Boire" est arrivé un gars dénommé Cali, qui lui a piqué tout son univers et une partie de son public, tout en devenant, depuis qu'il a eu l'idée de se lancer dans le débat politique, insupportable. Il n'est plus tout seul sur le créneau, même si et c'est tout à son honneur, lui, est toujours resté en retrait de la scène médiatique. Comme son pote Tiersen d'ailleurs. Pour en revenir à "Finistériens", les mélodies du compositeur d'Amélie Poulain sont toujours aussi belles, aussi mélancoliques, même si un peu prévisibles. Je trouve donc, au final, que cela reste un disque en roue libre de deux authentiques artistes dont on pourrait attendre quand même un peu mieux.(Site officiel)
6/10
L'Express
Les Inrocks
Rock'n'France