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Rapport Stiglitz : les indicateurs économiques ne sont pas seuls malades ! (FNE)

Publié le 15 septembre 2009 par Arnaudgossement

commission Stiglitz.jpgLa commission sur les nouveaux indicateurs de croissance économique a remis son rapport à Nicolas Sarkozy lundi matin. Elle y suggère notamment de créer des indicateurs de bien-être venant s'ajouter à la mesure du PIB. Réaction de FNE.

Après des mois de réflexion sur fond de crise économique mondiale, la commission propose notamment de compléter la mesure du PIB par une série de nouveaux indicateurs, sans les énoncer, sur le bien-être des ménages, le développement durable et l'écologie. Le rapport Stiglitz remet en cause la position prédominante du PIB et de ce que cet indicateur mesure : la production et l’accumulation de biens.   

Les limites du PIB reconnues

Sébastien Genest est président de FNE : « Enfin, on ne se fie plus au seul et déréglé thermomètre économique pour contrer la fièvre climatique. Le PIB ne constitue plus une aide à la décision publique pertinente de l'avis général. Il induit même des erreurs qui peuvent être fatales pour l'état de la planète, puisque sa destruction ne freine pas la croissance du PIB. »

FNE souhaite une meilleure articulation de l’économie, de l'environnement et de l’éthique. Elle encourage toute prise en compte des limites de la planète et des intérêts des générations futures dans les indicateurs. FNE se félicite par ailleurs que la Commission ne propose pas de remplacer un indicateur agrégé comme le PIB par un autre : le PIB vert. Un seul indicateur ne peut refléter la situation économique. Et Les indicateurs agrégés, même pour des questions simplistes comme le PIB, sont des instruments souvent grossiers, certes intéressants, mais dont l’interprétation politique peut être dangereuse.

Sébastien  Genest ajoute : « Dans un monde marqué par la complexité, les indicateurs doivent en rendre compte et être suffisamment fins. Un indicateur unique ne serait donc pas suffisant. » 

La nécessité d’indicateurs spécifiques pour l’environnement et les questions sociales

La comptabilisation économique de l’environnement  ( patrimoines, services rendus, pertes par pollution ou dégradation), etc. est nécessaire. « Mais pour en avoir une idée juste, précise Christian Garnier, vice-président de FNE, il est fondamental de disposer de plusieurs indicateurs spécifiques quantitatifs chiffrés (eaux consommées et polluées, stocks de biodiversité, nombre d’espèces en danger, niveaux de bruit, formation des professionnels, etc.) ou qualitatifs (vulnérabilité des milieux, qualité des paysages, sensibilisation des citoyens et des responsables...). » 

Sur le même principe, si l’évaluation monétaire de phénomènes sociaux a son intérêt (aménités, efficacité des services publics, coût sanitaire des pollutions, coûts sociaux divers,..), les réalités sociales ne peuvent être appréciées sérieusement sans des batteries d’indicateurs quantitatifs et qualitatifs dédiés non monétaires.

Concevoir une nouvelle société ?

« Sans que soit clairement abordée la question environnementale, le thème du bonheur, du bien-être, de la qualité de vie,  était au coeur des débats ce matin », souligne Camille Lecomte, chargée de mission économie verte à FNE, qui était présente à la Sorbonne.

Cette remise en cause de nos modes de production et de consommation doit nécessairement s’accompagner d’une réflexion sur notre conception d’une société nouvelle, comme FNE l’affirme depuis de longues années. Ce changement de civilisation a été défendu en tribune par Nicolas Sarkozy lui-même. 

Après la "commission du bonheur" - expression de Mme Lagarde - FNE juge indispensable que la réflexion sur notre modèle économique, qu'il s'agisse de ses indicateurs ou de ses objectifs, engage la société civile et ses représentants. 

« Pour FNE, il est indispensable que tous les acteurs de la société civile participent à l’élaboration de ce nouveau projet de société », rappelle Sébastien Genest.

L’émergence des crises financière, économique et sociale depuis un an, confère une urgence accrue au développement de nouveaux indicateurs. FNE attend donc qu’après le temps des recommandations vienne celui des objectifs. Un changement d’indicateurs ne suffira pas à changer les modes de pensée dominants. L’économie a besoin de suivre un nouveau cap politique clairement défini.

FNE, lors de son 34e congrès national en mars 2010, proposera ses réflexions et ses propositions pour une nouvelle société.


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