Quand la théorie devient pratique

Publié le 13 octobre 2007 par Frednetick

Si les noms de Coase et de Willimason vous disent quelque chose vous aurez immédiatement compris qu’il s’agit d’économie, et plus particulièrement d’économie de l’entreprise pour reprendre le titre du bouquin d’Olvier gloubiboulga. Ces messieurs Coase et Williamson sont à l’origine et à l’expension d’une théorie, celle des coûts de transaction. Pour faire simple, qu’est-ce qui détermine le choix fait par une entreprise de passer par la firme ou de faire appel au marché?

En gros la spécificité des actifs en jeu, l’opportunisme de l’interlocuteur né de l’incomplétude des contrats et enfin de la différence entre coûts de transaction et coûts de coordination. Ce qui parfois apparaît incontournable (délocaliser en chine par exemple pour profiter des coûts salariaux moindres) ne l’est pas vraiment lorsque l’on prend en compte cet ensemble de facteurs.

Et bien cette théorie, j’ai déjeuné avec elle l’autre jour. Du moins avec un patron de PME1 , fournisseur de la ville qui m’emploie2 . Ce patron et son entreprise distribuent des vêtements de sécurité, des draps et autres chaussures. Un rôle de distribution donc qui s’accorde mal avec la présence dans ses murs d’un atelier de confection. Curieux de nature je ne peut m’empêcher de l’interroger sur cet appendice qui me semble incongru.

L’explication en est toute simple. Dans le cadre de ses relations aux collectivités, il devait parfois faire broder des vêtements ou les faire sérigraphier. Ne disposant pas de telles compétences in-house, il faisait appel à un prestataire extérieur. Lequel finit, à la retraite de la propriétaire, par lui proposer de racheter la boutique.

Quel choix faire? Ledit prestataire comptait pour 80% sur mon patron pour son CA, mais de l’autre côté, la symbiose était telle qu’il lui serait difficile de trouver aussi bien et à un tel coût ailleurs. L’actif, bien que très basique n’en était pas moins devenu très spécifique du fait de la longue relation entretenue. Le choix fût donc fait d’intégrer cette unité à l’entreprise pour se prémunir d’une éventuelle modification des comportements du futur repreneur et assurer la pérénité d’une acivité qui représente en volume financier une petit contribution mais qui se révèle être un plus majeur en terme de service rendu à ses propres clients.

Léon Duguit3 disait n’avoir jamais dîné avec une personne morale, ce n’est pas de chance moi j’ai déjeuné avec l’incarnation d’une téhorie économique.

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