"Nous baignons dans un système d'images dominé par la logique du capitalisme de marché. Ce dernier cherche toujours à "développer" nos facultés de perception, d'imagination et de réflexion afin d'en faire un "modèle unidimensionnel" formaté par le langage de l'idéologie consumériste C'est une question de contrôle et de structure de pouvoir. C'est aussi une manière de nier toute possibilité d'existence, dans cette société du spectacle, d'un "dehors". En ce sens, nombre de biennales d'art contemporain représentent les formes d'expressions ultimes de cette tendance. Je crois que chercher un "dehors" revient aujourd'hui à retrouver les possibilités d'un engagement critique et d'une négociation subversive. Plus précisément, je voudrais ouvrir une brèche dans le système du spectacle pour que la "majorité exclue et silencieuse", avec toute son inventivité et sa créativité, puisse être visible et entendue. Il s'agit de braquer le projeteur sur un endroit jamais éclairé...."
Cet extrait provient d'une interview donnée pour art press du commissaire de la Biennale de Lyon 2009, dont l'ouverture a eu lieu hier.
Je croyais que cela n'existait plus (dans le domaine de l'art en tout cas...), ces discours calqués sur la sociologie de la fin des années 1960, et qui ne sont compréhensibles aujourd'hui que par les cerveaux formatés de la même manière que le cerveau dont ils sont issus.
Eh si, pourtant!!
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Vendredi, je serai à Lyon.
J'espère pouvoir vous dire si j'y ai repéré ce "dehors" riche de "possibilités d'un engagement critique et d'une négociation subversive" ...