Voici le quatrième article de ma série consacrée à la composition d’une chanson, qui traitera de l’écriture des paroles.
Vous pouvez relire le premier article ici, le second là et le troisième ailleurs.
J’en arrive maintenant à ce qui a toujours représenté (et représentera toujours…) ma plus grande terreur : écrire des paroles …
QUELLE HORREUR.
Autant je n’ai pas vraiment de problème pour composer une musique (forcément, ça parle pas … je sais faire ça …), autant les paroles sont un véritable supplice pour moi.
A ce stade de l’exposé, vous me direz que je n’ai qu’à me trouver un parolier … Je vous répondrais volontiers par l’affirmative, mais il se trouve que mon égo surdimensionné m’en empêche.
Car oui, comment supporterais-je l’insupportable vue d’un nom accolé au mien sur la pochette de mon (futur et de moins en moins hypothétique) album, avec un tel égo ?
J’en mourrais, c’est certain.
C’est ainsi que par un beau matin de 1984, j’ai décidé que, moi aussi, je savais écrire des paroles.
A cette époque, où la France fêtait ces deux grands évènements interplanétaires qu’étaient le titre de champion d’Europe de l’équipe de France et mes 7 ans, mes références musicales étaient déjà très variées, puisqu’elles allaient d’Yves Duteil à Richard Clayderman, en passant par Alain Souchon et Roland Magdane (si, il a chanté … une très jolie petite chanson avec une boîte à musique).
Ainsi, un beau matin, alors que je savais lire depuis quelques mois, j’ai décidé que j’allais être un grand auteur-compositeur.
Je me suis donc assis dans la cuisine, ai poussé mon bol avec mon prénom dessus, essuyé avec la manche de mon pyjama bleu les quelques gouttes de lait renversées par le trempage intensif de chocos et autre casse-croutes BN, me suis fait engueulé par ma mère à cause d’une fâcheuse divergence d’opinions entre nous quant à la définition du mot “quelques”, ai négligemment passé ma main dans mes très beaux et très fins cheveux chatains clairs (SI, J’AI EU DES CHEVEUX UN JOUR :
et ) et … me suis assis pour écrire ma première chansonnette.Comme je ne connaissais pas Paul McCartney à l’époque et que j’avais une utilisation de l’anglais quelque peu sommaire (qui me valut notamment de croire que “Shout” de Tears For Fears était une pub vantant les mérites des motos Yamaha), je décidai d’écrire en français.
Le titre de la chanson était “Henri le petit vagabond“, qui n’avait aucun rapport avec le fait que j’avais vu “Rémi sans famille” 10 minutes avant, bien entendu.
Je ne me rappelle plus des paroles de ce chef d’oeuvre, seul le refrain m’est resté en mémoire, refrain qui démontrait déjà une certaine prédisposition à manier le tragique en musique, prédisposition qui se matérialisera quelques années plus tard au travers d’un remix poignant de ce grand tube éternel, “La pêche aux moules“, moules que je … Je vais arrêter là, hein, ça vaut mieux …
Puis, conforté dans ma décision d’être, en plus d’un grand musicien, un grand parolier, j’ai fort logiquement écrit ma seconde chanson 10 ans plus tard.
En anglais cette fois-ci.
Ca s’appelait “Workaholic” et ça parlait des gens qui disaient des trucs sur moi mais qu’en fait ils étaient trop jaloux que je sois trop un gros rebelle et que en vrai moi je travaillais tout le temps comme Prince et que même que moi aussi j’écrivais “U” au lieu de you et “2″ au lieu de to donc fallait pas me chercher.
Comme j’étais déjà trop un rebelle, je faisais des chansons contre la guerre, contre la drogue et contre l’humilité, en m’érigeant contre cette loi non-écrite selon laquelle on pourrait pas dire qu’on est le meilleur alors qu’on fait de la musique de merde.
Mais comme j’avais parfois honte, je signais mes chansons sous le merveilleux pseudo de Dany Medley.
(je préviens ici aimablement que je châtierai impitoyablement toute personne auteur de moquerie quant au pseudo susnommé. J’étais jeune, je savais pas)
Et des fois, je cosignais “Yo”, en référence à un personnage que j’avais créé quelques années auparavant, grâce à ma légendaire méchanceté qui me forçait (oui, me forçait, parce que moi je voulais pas. C’est ma méchanceté qui était trop méchante en vrai) à caricaturer mes gentils camarades de classe qui m’avaient rien fait.
Bref, j’étais devenu un vrai songwriter.
Puis, je sais pas ce qui s’est passé, j’ai décidé un beau jour de faire de la musique. Et comme dans ces cas-là, il vaut mieux être amoureux, j’ai décidé que j’allais être amoureux d’une fille et ne jamais le lui dire, pour pouvoir lui écrire des chansons trop belles sans jamais les lui faire écouter.
…
Cherchez pas, vous pouvez pas comprendre, vous êtes pas des artistes incompris.
Et c’est alors que le problèmimsme des paroles s’est posé.
Car oui, quand on veut écrire des paroles d’amour, il vaut mieux que ça soit compréhensible.
J’ai heureusement eu la chance de fréquenter de très grandes plumes du rap français, auteur notamment de fulgurances telles que :
- Je cherche ma Tabatha, si j’la trouve, CASH, j’la couche sur l’flow, j’ai l’souffle, SACHE que j’ai ça dans la peau …
Ou encore
- pour ma part mon esprit en est bien l’initiateur, c’est une sorte de clic-dé qui se produit dans ma te-tê, cela devient critique, lequel d’entre vous n’a jamais testé toaster dans sa vie de dire tout haut ce qu’il pensait, la seule différence c’est que sans déficience je suis pas un mc qui se prend et se vide comme le diencéphale dans l’organisme humain …
Après mure réflexion, j’en ai déduit, avec déchirement, que ça allait pas coller pour des paroles d’amour de chansons pop.
Donc, j’ai instauré un petit rituel très simple, que je consens à vous livrer, après d’intenses négociations entre moi.
- Décider de devenir avocat mais en vrai non.
- Avoir son bac L, parce qu’on a pas besoin de bosser pour l’avoir.
- Aller en fac de droit.
- Parler à personne.
- Choisir une fille, de préférence blonde et ne comprenant rien à la musique, pour réveiller le grand tragédien incompris qui sommeille en tout un chacun.
- Ecouter Max sur Fun Radio.
- Avoir un grand bureau blanc, un bloc Rhodia à petits carreaux, une lampe de bureau qui bouge dans tous les sens, du Thé et des Pépitos.
- Ecrire des paroles d’amour.
Comme vous pouvez le constater, il s’agit d’une technique fort simple et accessible au plus grand nombre.
Voilà, vous avez maintenant la recette pour écrire des trop belles paroles.
…
Sinon, vous avez le dictionnaire de rimes ou le thésaurus …
Posted in La Composition Musicale
LES COMMENTAIRES (2)
posté le 18 décembre à 09:36
Article absolument hilarant ! j'adore !
posté le 26 juillet à 03:06
Je l'aime je l'aime je l'aime!!!!!!!!!!!!!!! pourquoi tant tristesse dans mon coeur (bis)
Qand j'était petite j'était asi sur les genous ma mére je rever d'épouser un prince charmant sa c'est reproduit je l'aime je l'aime je l'aime!!!!!!!!!!!!!!!!pourquoi tannt tristesse dans mon coeur
si tu veut de moi je cerrai toujour là pour toi tu peut m'appeler ou!!!! tu peut m'appeler ou!!!!
je l'aime je l'aime je l'aime!!!!!!!!!!!!pourquoi tant de tristesse dans mon coeur.