Read/ Write Book, premier chantier
Par Hervé Bienvault
Terminé ce week-end le livre Read/Write Book que vient de publier le Cléo (LeCentrePourl'EditionElectroniqueOuverte). Personnellement, j'avais déjà lu une très grande partie des articles qui avaient déjà fait l'objet de publication sur différents sites. C'est surtout une compilation qui donnera des pistes de réflexion. Les partisans de la lecture en réseaux et connectés y trouveront du grain à moudre. Ceux qui considèrent aussi les livres comme ayant un avenir "non connecté" sur internet (cela a d'ailleurs été mon cas pour lire cet ouvrage durant quelques heures dans mon train) en sortiront plus circonspects. Pratique du web et lectures de livres ont tendance à se confondre. On en vient même à penser, en refermant l'ouvrage, mais comment cela se fait-il donc qu'il reste encore des livres à l'heure d'aujourd'hui... J'ai beaucoup aimé les articles traitant de l'édition scientifique et de la pratique des blogs qui se trouvent en fin d'ouvrage. Ils ont le mérite de bien resituer le débat dans un champ de l'édition scientifique qui, effectivement, est en train de changer considérablement depuis quelques années. Pour moi ces articles devraient ouvrir le livre car ils sont au coeur d'un Read/Write Book, livre inscriptible/réinscriptible à l'infini, l'un des futurs du livre mais qui ne me semble pas être le seul à explorer. Je rejoins assez l'analyse de Jean-Michel Salaun:
"Ceci en fait un objet utile mais un peu étrange. On ne sait plus très
bien où commence et finit le livre et où commence et finit le portail.
Mais c'est sans doute le but du jeu. Et il faut attendre la fin de
l'expérience pour en tirer toutes les leçons. En fait cela ressemble plus aux recueils de lectures imposées que
l'on trouve couramment dans les cours en Amérique du nord, autrefois
réunis à la bibliothèque aujourd'hui de plus en plus souvent sur le
site dédié au cours. Et en ce sens cela peut-être un objet pédagogique
tout-à-fait adapté à l'université. Je suis moins convaincu par la mise en abîme entre le contenu (sur
le livre numérique) et la forme (livre numérique). À l'évidence les
initiateurs veulent prouver leur thèse, ou approfondir leur analyse,
par l'action. J'ai peur que cela conduise à des biais. Les experts du
web aiment trop se regarder travailler à mon avis et du coup manquent
souvent de recul.. On est souvent le moins bon analyste de sa propre
pratique. Mais il ne faut pas préjuger des résultats d'une expérience
originale et inédite. Peut-être qu'au contraire le bocal permettra
d'intéressantes catalyses, grâce à l'apport et les synergies des stagiaires."
J'attends aussi avec impatience les suites des journées de l'Université d'Eté et leurs apports au... livre!
LES COMMENTAIRES (2)
posté le 25 septembre à 19:01
Tout est dit dans ce "bouquin numérique". Personnellement, je suis de la génération qui a tout connu : j'ai commencé à travailler (journaliste) quand il n'y avait que la "composition chaude", j'ai connu l'offset, la composition froide, la solution des deux (j'y ai cru) : le "nyloprint". Et, maintenant, avec internet, la solution totale est là : la bibliothèque d'Alexandrie est ressuscitée, le livre est - enfin - libéré des fous qui voulaient le détruire, tel le sultan Omar brûlant la bibliothèque d'Alexandrie.
posté le 25 septembre à 19:00
Tout est dit dans ce "bouquin numérique". Personnellement, je suis de la génération qui a tout connu : j'ai commencé à travailler (journaliste) quand il n'y avait que la "composition chaude", j'ai connu l'offset, la composition froide, la solution des deux (j'y ai cru) : le "nyloprint". Et, maintenant, avec internet, la solution totale est là : la bibliothèque d'Alexandrie est ressuscitée, le livre est - enfin - libéré des fous qui voulaient le détruire, tel le sultan Omar brûlant la bibliothèque d'Alexandrie.