Ma chaussette gauche, fière représentante d'une paire glorieuse et vénérable, membre d'un couple qui fait la fierté de mes tiroirs à layette depuis au moins une décennie, ma chaussette gauche, donc, s'est mise à se tortiller dans ma sandale (oui, je sais, certaines âmes égarées parmi vous consentent à laisser des olibrius de la tivi les priver de la joie de porter des sandales toute l'année sous prétexte que ça serait démodé d'y insérer une innocente petite laine, mais je demande à ceux-ci-ceux-celles-saucissons d'aller visiter le site de Elle-Sénégal ou celui de Exrete-Makeover pendant que je poursuis cette fascinante lancée, quasi-interrompue par toutes ces considérations superficielles en plein dans l'intro, là où mon souffle s'apprêtait à prendre son envol et euh, mon envolée prenait son souffle, si on peut dire, n'est-ce-pas, et c'est sans compter que j'ai dépensé tous mes traits-d'union-pour-la-semaine-on-dirait).
Donc, je marchais dans Berlin, tout à l'heure, et ma chaussette se retournait continuellement, de telle façon que je me retrouvais à marcher sur le dessus de pied, qui faisait un petit pli très fatiguant. Trois fois j'ai dû la remettre en place, et pour cela retirer ma sandale, ce qui ne se fait absolument pas sans perdre au moins une bonne dose de sa crédibilité urbaine, j'en conviens. Je me trouve maintenant à l'abri des regards impitoyables des passants de la capitale, mais je dois prendre une décision. La droite n'a rien fait, elle. Mais si je me décide à sévir et à condamner la gauche, c'est toute la paire qui ira finir sa portion d'éternité dans les montagnes de déchets berlinois. Une victime innocente, deux destins brisés, trois quelque chose (juste pour finir la figure de style en beauté).
Yup.
Pas toujours facile.