Au mois d’août les députés ont voté une loi instaurant l’école primaire publique gratuite et obligatoire. Ce n’est pas Jules Ferry car cette disposition
était inscrite dans la Constitution mais sans avoir été traduite par un texte législatif (Compulsory Education Bill).
Mais cela concerne quand même les 200 millions d’enfants qui ont de 6 à 14 ans.
L’objectif est d’augmenter le nombre d’enfants qui terminent le cycle secondaire car aujourd’hui seulement 12% des enfants du primaire finissent le second cycle.
Mais ce débat s’inscrit dans une problématique essentielle qui est celle de l’éducation ; aujourd’hui un tiers de la population est illettrée, 70 millions d’enfants n’ont pas accès à l’école et l’Inde ne consacre que 3% du PIB à l’éducation (contre 6.6% en France).
Cette nouvelle loi a cependant été critiquée en Inde, ses détracteurs faisant valoir que rien n’était prévu pour les enfants de 0 à 6 enfants et que la question du travail des enfants, notamment dans l’agriculture, n’est toujours pas réglée. Ce qui est vrai car beaucoup d’agriculteurs sont pauvres (la taille moyenne d’une exploitation agricole est inférieure à 1 ha) et les paysans font souvent travailler leurs enfants.
Comme souvent en Inde la loi n’est pas tout ! Comment les autorités pourront-elles la faire appliquer au milieu de l’Inde rurale ?
On peut ajouter aussi en matière d’éducation que la pratique des punitions corporelles par les maîtres est bien présente ; si elle est bannie par les directives, elle est tolérée si elle est raisonnablement appliquée. Mais il n’est pas rare de voir dans les journaux les cas d’enfants morts à la suite de châtiments corporels, comme cette petite fille de 11 ans, à Delhi, obligée de rester deux heures en plein soleil car elle ne savait pas réciter correctement l’alphabet en anglais.