Depuis qu’elle s’est séparée de Nigel, Léna traverse la vie comme elle peut avec ses deux enfants. Elle triomphe avec vaillance des obstacles semés sur leur route. Mais il lui reste à affronter le pire : l’implacable bonté de sa famille qui a décidé de faire son bonheur.
Voilà, typiquement les scénarios de film d’auteur français. Une petite aventure égocentrique à la recherche de soi-même. Alors que dire du scénario ? Il doit certainement parler à quelqu’un mais ce n’est pas mon cas. J’en conclurais donc que ce film ne s’adressait peut-être pas à moi mais à un public plus âgé, plus averti ? Soit. Mais le script pêche vraiment par deux points : son inconsistance et sa futilité.
1h45 à tourner en rond, ça peut paraître long. Mais ces quasi-deux heures passent vite grâce notamment aux qualités évidentes de Christophe Honoré en tant que metteur en scène. Même si on a la sensation parfois qu’il prend le spectateur pour un couillon et par la main comme avec cette scène où la pauvre Léna rame sur le fleuve et n’arrive pas à s’en sortir non plus comme une métaphore de sa vie de merde. Mais on lui pardonne pour la virtuosité dont il fait preuve. Je suis resté aussi dubitatif devant la séquence “danse bretonne” qui coupe le film en deux en étant atrocement longue. Quel était le but ? Faire bien comprendre aux gens la relation entre le titre du film et la fin du susdit ? Encore une fois, un exercice de style visuellement beau mais incohérent dans l’ensemble. Alors j’avoue avoir passé plus de temps à déchiffrer les plans qu’à m’émouvoir des déboires de Chiara.
Et parlons-en des déboires : elle alterne entre le bon et le pitoyable et l’on finit par se demander si ce n’est pas ça jouer un rôle avant de se rendre compte que non, elle en fait quand même un peu trop. A ses côtés, Marina Foïs est impeccable et prouve qu’elle peut jouer à peu près tout notamment grâce à sa voix cinglante et sa répartie facile. Quant à Louis Garrel, je suppose qu’il doit faire grincer des dents mais j’aime sa façon de survoler les films avec sa voix aérienne, ses manières de théâtreux et son débit soigné. Les personnages secondaires sont anecdotiques, rien de concret ne se dégage d’eux.
La bande-sonore est à l’image du film. Lente, pesante et inquiétante. Le tout est à l’image de l’ambiance dans la salle lorsqu’apparaît le générique de fin. Le silence que personne n’ose rompre en se levant et la question éternelle : “Tout ça pour ça ?”
En conclusion, “Non ma fille, tu n’iras pas danser” et j’irais pas danser avec elle non plus.
Le film français est un film d’auteur. Il est souvent à sujet assez personnel. Il propose très peu de mouvement et souvent beaucoup beaucoup de dialogues. Il se caractérise par sa lenteur que certains qualifieraient de “chiante”, d’autres de “poétique”, c’est selon. Le film français a ses grands admirateurs ainsi que ses détracteurs de toujours.