Peut-être nos lecteurs auront-ils remarqué, dans la colonne de nos « liens », un nouveau venu : les Cahiers de Saint-François.
Il s’agit, comme son nom le suggère, d’une revue. Une revue catholique « d'information, d'actualité et
d'histoire », ainsi qu’elle se présente elle-même – et une revue de très bonne tenue, comme elle ne peut le dire, mais c’est un fait que nous avons plaisir à faire
connaître.
Le saint François dont il est question n’est pas celui d’Assise, mais saint François de Sales (1567-1622), Docteur de l’Eglise, fondateur de l’Ordre de la Visitation, évêque de Genève [résident à Annecy, à cause des développements de l’hérésie protestante], prédicateur infatigable, confesseur de la foi, jouant auprès de Théodore de Bèze le rôle que joua le cardinal Cajetan auprès de Luther, réformateur de la vie religieuse et auteur, en particulier, des célébrissimes “Introduction à la vie dévote” et “Traité de l’amour de Dieu”. Saint François de Sales est le saint patron des journalistes et des écrivains.
Voici comment cette revue est présentée sur le très beau site qui lui est dédié, celui du château de Thorens, demeure de la maison de Sales où naquit le saint :
« Les Cahiers de saint François sont une revue internationale culturelle dont les thèmes abordés touchent à la fois l’Histoire et l’actualité catholique apostolique romaine. Elle paraît quatre fois par an.
« Les Cahiers de saint François se veulent un journal d’actualité trimestriel tout autant qu’une revue scientifique, dans le domaine de l’histoire religieuse notamment. A ce titre, elle publie des articles en français, en anglais et en italien, selon une norme de présentation précise. Un comité de lecture se prononce sur leur intérêt par rapport au champ couvert par la revue, leur qualité scientifique et leur apport théorique et/ou empirique.
« Les Cahiers de saint François font bien évidemment référence à saint François de Sales, patron des journalistes et illustre saint de Savoie, où est publiée la revue. François de Sales était attentif à tout ce qui se passait dans son siècle ; c’est aussi fort modestement l’état d’esprit qui nous anime.
« Les Cahiers de saint François sont une revue électronique sur le principe d’une lettre d’information entièrement gratuite, uniquement accessible par e-mail. »
Cinq numéros ont déjà paru, que nous vous encourageons à vous procurer en les téléchargeant directement sur le site, où vous pouvez aussi vous abonner gratuitement.
La référence de la revue à une identité qui soit non seulement catholique mais également « romaine » n’est pas des plus fréquentes en ces temps étranges, et c’est pour nous un sujet de plus ample communion.
Voici, pour donner une meilleure idée de son esprit, la chronique par laquelle son directeur, M. Laurent Gruaz, que nous saluons ici, a ouvert le premier numéro, sous le titre “Un positionnement clair” :
Catholique. Le terme semble presque osé aujourd’hui. Trop connoté pour certains, pas assez “chrétien” pour d’autres, il oscille entre une crainte exacerbée de prosélytisme et un oecuménisme bon teint, ne sachant pas trop où se positionner.
Paradoxalement, trop de journaux, se réclamant peu ou prou d’obédience catholique, naviguent entre deux eaux, ménageant les susceptibilités, les différents “courants”, et ne prenant que de loin position.
Un positionnement clair, c’est justement ce que nous revendiquons aux Cahiers de saint François. Nous avions pensé baptiser cette revue L’Action catholique. Nous avons finalement fait un autre choix; celui de saint François. Mais citer le terme catholique nous a paru tout à fait naturel. Non pas pour faire référence à telle histoire ou nous raccrocher à telle autre. Mais simplement parce que c’est notre histoire, c’est ce que nous sommes, nous tous qui avons fait l’expérience de la présence de Dieu et qui partageons l’amour de Notre Seigneur Jésus-Christ et de la Vierge Marie. Il est vrai, cependant, que nous nous inscrivons dans une tradition. Celle qui place Dieu au cœur de l’Église. Celle qui ne vise pas à adapter l’Église à la société. Celle où le respect des autres n’oublie pas celui que nous devons au Père. Cette tradition, c’est Rome qui lui donne le cap que nous suivons.
On n’est pas catholique parce qu’on naît catholique. Ce n’est pas un héritage que l’on reçoit comme on recevrait un nom de famille.
On n’est pas catholique seulement parce que c’est notre culture.
On n’est pas forcément non plus catholique parce que l’on adhère à la doctrine chrétienne, au sens de la vie chrétienne.
Être catholique, c’est changer d‘identité : c’est Simon qui devient Pierre, Saul changé en Paul. Être catholique, c’est changer sa nature, comme Pierre l’impulsif qui se laisse conduire par Dieu là où il ne voulait pas aller ; comme Paul le persécuteur de chrétiens qui devient leur protecteur ; comme François d’Assise, le riche commerçant qui se fait l’apôtre de la pauvreté, Zachée, le voleur qui devient un homme généreux, Marie-Madeleine, la femme volage qui devient la plus fidèle amie du Christ, Vincent de Paul, jeune religieux ambitieux qui fera figure de la charité la plus humble au service des pauvres.
Être catholique, c’est enfin comme le résume bien le Père René Pichon, « faire l’expérience de la Force de Dieu, du Souffle de Dieu, de la Puissance de Dieu qui nous pousse à faire ce qu’on n’a pas envie de faire, qui nous entraîne au-delà de nous-mêmes à aimer, à donner beaucoup plus que ce que naturellement, humainement on aimerait donner, qui nous fait faire ce que nos forces humaines n’arriveraient pas à faire par elles-mêmes ». Et de partager la belle expérience de Paul que chacun d’entre nous fait en tant que catholique : « Ce n’est plus moi qui vis, c’est le Christ qui vit en moi ».
Nous sommes catholiques. Alors soyons fiers ! Osons nous en réclamer. N’ayons pas peur d’annoncer la Bonne Nouvelle. Pas avec vanité. Pas nécessairement avec satisfaction. Mais faisons-le avec humilité, avec fierté et avec joie pour la faire partager aux autres, à ceux qui n’ont pas encore cette chance. Proposons ce trésor de vertus, de valeurs et de repères au lieu de le cacher et d’en avoir honte: soyons donc fiers d’être disciples du Christ. Et comme Lui, cherchons non pas à nous cacher mais à nous montrer, et même à être glorifiés, loués, mis en lumière comme Jésus qui sans complexe, avec joie et fierté, déclare dans l’Evangile. : « Père glorifie ton Fils afin que le Fils te glorifie » (Jn 17, 1b-11a). C’est le début de cette modeste revue que nous consacrons au Sacré-Coeur, culte rendu public par saint François de Sales, et à laquelle chacun est appelé à participer.
Nous adhérons pleinement à cette profession de foi, des deux plumes de la vérité et de la charité !
Une bonne adresse à faire connaître.