A en croire certains analystes, le 11 septembre 2001 est la date à retenir pour le passage au XXIe siècle. En effet les attentats meurtriers contre le World Trade Center ont, par leurs conséquences, profondément modifié les relations mondiales.
S’il est un endroit dans le Monde dont on peut dire qu’il a été particulièrement impacté par cette redéfinition des jeux d’acteurs internationaux, c’est bien l’Asie Centrale prise dans son acceptation la plus large. En effet l’invasion, dès le mois de novembre 2001, de l’Afghanistan par les forces de l’OTAN, a introduit dans une zone politiquement très complexe un nouvel acteur : les Etats-Unis. Cette problématique s’est trouvée renforcée en 2003 au moment de l’invasion de l’Irak ; les Américains prenant une place encore plus importante dans une région tampon entre Asie, Afrique et Caucase.
De plus le réveil de la Russie sous Vladimir Poutine, ainsi que les ambitions d’une Chine qui se fait de plus en plus conquérante, se manifeste depuis quelques années dans cette région éminemment stratégique. De fait les ressources énergétiques de l’Asie Centrale (pétrole, gaz, uranium), attirent les convoitises des grandes puissances, longuement établies ou nouveaux puissants, et ce d’autant plus que les pays d’Asie Centrale apparaissent assez faibles politiquement.
Les Américains sont bien conscients de ces enjeux mondiaux comme en témoigne la Nuclear Posture Review de 20021 qui, malgré la fin de la Guerre Froide, continue de pointer la Russie et la Chine comme des menaces potentielles, au même titre que la Corée du Nord ou la Syrie.
L’affrontement de ces puissances dans cette zone à fort enjeu pourrait créer des tensions au sein des différents compartiments régionaux. L’ensemble Afghanistan-Pakistan, représentant le point d’appui américain dans la région, semble ainsi particulièrement instable, surtout si l’on considère les échéances qui se profilent. Au sein de l’Asie Centrale ex-soviétique, riche en matières premières, on assiste à un retour en force de la Russie dans une de ses traditionnelles zones d’influence, au détriment des USA. Enfin l’Iran apparaît dans ce gigantesque jeu d’échecs comme le fou aux déplacements imprévisibles mais potentiellement dévastateurs, entretenant une instabilité régionale et focalisant l’attention de la communauté internationale sur le danger potentiel qu’il représente.
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