Les remarques douteuses de Brice Hortefeux continuent d'alimenter la polémique. Et pour de bonnes raisons : il y a des propos qu'un ministre devrait s'interdire de prononcer.
Toute la défense de ses amis consiste à dire qu'il n'est pas raciste. Ils ont certainement raison. Et il est vrai que l'on a tendance à dégainer un peu rapidement les accusations de racisme et d'antisémitisme. Reste que ces propos ne sont pas insignifiants, comme en témoignent les réactions qu'ils suscitent. Ils nous disent en fait beaucoup sur le personnage et, au delà, sur ceux qui nous gouvernent.
Si Hortefeux n'est pas raciste, il s'est montré en cette affaire arrogant, suffisant et condescendant. On aurait parlé autrefois à son propos de morgue : il y a lui et ceux de sa classe, les enfants de Neuilly, de cette bourgeoisie de droite pas forcément extrême qui se sent tellement au dessus du lot, et les autres, toujours un peu méprisables, les pauvres, les mal nés, que l'on peut insulter sans risque puisqu'il suffit d'un sourire, d'un mot gentil pour les flatter.
C'est ce monde de la droite classique qui nous gouverne. C'est ce que nous révèle (confirme) cette affaire. Ni plus ni moins.