C’est le cheval de bataille de Vincent Peillon . Nicolas Sarkozy serait “le symptôme de l’abaissement national que nous vivons”. Las, les faits lui donnent raison. Au-delà de l’attitude même du Président de la République, ses ministres dans un mimétisme déplorable, se mettent à déraper.
Humour douteux d’un ministre de l’intérieur et des cultes , doigt d’honneur à des journalistes de son successeur à l’immigration. Ni bavure ni mort d’homme mais comme l’écrivait dernièrement Eric Fottorino à propos de Brice Hortefeux, juste l’oubli “qu’un ministre doit représenter à chaque instant les valeurs de la République.”
Pas la peine de revenir sur la séquence trouble du ministre Auvergnat lors de l’université d’été de l’UMP. Tout a été dit et écrit ou presque. Le geste déplacé d’Eric Besson à la caméra de Canal +, à la même université, rajoute au malaise. Pitoyable.
Comment vous prendre au sérieux désormais M. le Ministre ? Les regrets n’y changeront rien. “C’était un jeu, mais j’aurais mieux fait de faire autrement” a tenté de plaider le transfuge socialiste sur France Info.
L’exemplarité comportementale ne risque pas d’être la marque de fabrique du Sarkozysme. L’omniprésente familiarité du Chef de l’Etat, dans les gestes et le langage , le mélange des genres et parfois, l’appropriation des moyens de l’Etat attestent d’une perte d’éthique. Avec elle, c’est une certaine élégance dans la façon de faire de la politique qui s’en va.
La désinvolture revendiquée par l’entourage de Nicolas Sarkozy est pourtant incompatible avec la notion de charge publique. Et quand Nicolas Sarkozy reproche à son ami Brice sa décontraction , voilà l’arroseur arrosé.
A l’occasion du séjour du couple présidentiel au Mexique, pris en charge sur sa partie privée par un entrepreneur mexicain, le magistrat Philippe Bilger avait rappelé que “l‘absolue modernité de de Gaulle réside moins dans ses leçons politiques, puisque la principale était précisément de s’adapter à la force des choses et au fil du temps, que dans sa volonté d’incarner de manière exemplaire la France où qu’il se trouve et quelque position qu’il ait”.
A ce titre, comment ne pas partager l’appréciation de Vincent Peillon lorsqu’il déclare “je suis un de ceux qui pensent que Nicolas Sarkozy est un symptôme de l’abaissement national que nous vivons“. “Nous sommes sortis du boulangisme, nous sommes sortis du pétainisme, nous sommes sortis du bonapartisme, nous sortirons du sarkozysme“, a prévenu l’animateur du courant l’Espoir à Gauche .
La comparaison est rude et risquée. L’affairisme et le machiavélisme des années Mitterrand atteste que le poids et le rôle des institutions est énorme. Le retour à une certaine morale publique ne pourra se faire que par la recherche d’un nouvel équilibre des pouvoirs. Parce que seul le pouvoir arrête le pouvoir. Et ses dérives.
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