Désobéissance civile ce matin sur France Inter

Publié le 14 septembre 2009 par Rhubarbare

 Ce matin l’émission Service Public sur France Inter sur la désobéissance civile invitait Christian Vanneste, député UMP ; Paul Ariès, politologue ; et Paul Moreira, réalisateur de « l’insurrection silencieuse ».

Sans surprise, le premier défend le respect des lois comme principe de base d’une démocratie, les deux autres intervenants moins dogmatiques et plutôt en faveur d’une désobéissance civile justifiée, notamment sur des bases morales.

Je voulais revenir sur l’argument de Mr Vanneste, qui définit trois possibilités à l’aune desquelles peut se juger le droit à la désobéissance civile.

1er cas : la dictature. La désobéissance serait ici un acte héroïque et suicidaire, car la dictature ne tolère aucune forme de désobéissance donc celle-ci, dans les faits, n’existe pas

2eme cas : un mix démocratie-dictature : la désobéissance civile se justifie par l’interpellation de ce qui n’est pas démocratique. Par exemple, Gandhi en Inde.

3eme cas : La démocratie, avec une hiérarchie des lois, avec la Constitution en haut et un ensemble de recours à chaque niveau. La désobéissance civile n’est pas acceptable car la remise en cause des lois ne peut se faire qu’au travers du système démocratique lui-même (élections et justice).

Il définit également la désobéissance civile (et non pas civique) comme une forme non criminelle, de ce fait excluant par exemple toute atteinte à la propriété privée.

Mr Vanneste situe bien évidemment la France dans le 3eme cas, et en ce sens son raisonnement est, disons, raisonnable.

Mais la question, évidemment, (malheureusement non posée dans l’émission) est de savoir si la France ne se situerait pas plutôt dans le second cas :en partie démocratique, et en partie dictatoriale. Personnellement ca me semble évident, mais l’est-ce ?

S’il l’est, il justifie alors pleinement, toujours selon MrVanneste, l’acte de désobéissance civile.