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Les ravages du « Binge drinking »
Par Destination Santé
Lorsque les ados et jeunes adultes se mettent à boire le week-end, ils recherchent aujourd’hui une ivresse
rapide. C’est le « Binge drinking », traduit en bon français par « biture express »… Un phénomène qui a débuté dans les pays anglo-saxons et scandinaves,
pour gagner désormais le Sud de l’Europe.
Selon l’Enquête sur la Santé et les Consommations lors de l’Appel de Préparation à la Défense (Escapad), 2,3% des jeunes de 17 ans ont déclaré avoir eu recours au « binge
drinking » au moins dix fois en un mois ! C’est dire l’ampleur… et la gravité du phénomène. Au niveau européen, un jeune de 15 à 24 ans sur cinq consomme régulièrement plus de 5
boissons au cours d’une seule soirée. C’est exactement la définition admise du « binge drinking ». Ce qui chez un jeune adulte se traduit par une alcoolémie minimale de
1g/litre pour les hommes, et… plus de 1,65 g/litre pour une femme !
Selon des chercheurs américains, cette pratique exposerait à un risque particulièrement élevé de troubles cardiaques. Les « gros buveurs » présentent en effet des taux
particulièrement élevés de protéine C-réactive (PCR), un marqueur qui permet d’évaluer le risque de maladie cardiaque. Plus il est élevé, plus celui-ci est important.
Pour l’Académie nationale de Médecine en France, la biture express « peut entraîner des conséquences redoutables, notamment un coma éthylique parfois mortel, (dont on a signalé des cas)
dès l’âge de 12 ans. » Sans oublier naturellement le risque d’accidents associé à l’alcool et à l’ivresse. Et pour conclure, signalons que selon une étude très récente, une forte
consommation d’alcool à un âge précoce entraîne une altération de la matière grise dans plusieurs zones cérébrales.
Seul élément rassurant, l’Académie nationale de Médecine souligne que « le phénomène est encore beaucoup moins répandu en France que dans nombre de pays européens. » Il faut
dire que le standard de référence est élevé : au Royaume-uni par exemple, 23% des jeunes de 16 ans admettent avoir vécu plus de 3 épisodes d’ivresse dans le dernier mois. Et au Danemark ils
sont… 26% dans ce cas !
Source : INPES, Actualités n°34 ; Commission européenne ; 2007 American Heart Association, 2007 ; Académie nationale de Médecine, septembre 2007