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Interview de Patrice Halgand

Publié le 14 septembre 2009 par Roltiss @roltiss

Interview de Patrice Halgand

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Interview de Patrice Halgand : "pouvoir transmettre mon expérience me plaît et le courant passe bien avec les jeunes."

Interview de Patrice Halgand

© Vélo 101 Patrice Halgand, le jeune retraité des pelotons, qui avait passé quatorze années au plus haut niveau, en s'imposant notamment en solitaire dans les rues de Pau en 2002 sur le Tour, se lance dans un nouveau challenge. En effet, il crée sa propre équipe DN1 Espoirs au sein de laquelle il sera manager général et directeur sportif. Il espère pouvoir transmettre autant que possible son expérience et aider les jeunes à apprendre le métier.
Patrice, si l'on revient quelques mois en arrière, comment avez-vous vécu l'affaire H2O, qui a précipité la fin de votre carrière cycliste ?
"J'aurais dû continuer ma carrière si Roger Legeay avait retrouvé un partenaire. Finalement, j'ai cherché une autre équipe pour

continuer mais les propositions ne m'intéressaient pas au niveau du salaire. Seul H2O me proposait quelque chose d'intéressant mais pendant les trois derniers mois de l'année on ne savait pas si l'équipe allait être lancée ou non. C'est donc moi, fin décembre, qui ai pris la décision de mettre un terme à ma carrière."
A ce moment là, quelles étaient vos perspectives d'avenir ?
"C'est sûr que lorsqu'on arrête une carrière, on se pose toujours la question de ce que l'on peut faire après. Durant l'hiver, j'avais passé mon Brevet d'Etat et fait des stages avec le comité Rhône-Alpes, et comme j'avais un très bon retour de la part des jeunes, Antoine Jean, le CTS de la région, m'a demandé si je voulais venir encadrer les Juniors et les Espoirs sur la route. J'ai donc fait quatre manches du Challenge National Juniors, les Tours des Pays de Savoie et de Loire-Atlantique avec les Espoirs puis les Championnats de France de l'Avenir. J'ai aussi passé le Brevet d'Etat premier degré et je suis actuellement la formation pour le deuxième degré donc je n'ai pas vraiment eu le temps de cogiter cette année."
Aujourd'hui, vous ne regrettez pas d'avoir mis un terme à votre carrière ?
"Non, pas du tout, même si ce n'est pas évident de s'arrêter après quatorze ans. Aujourd'hui, quand je vois mes collègues qui sont sur le vélo, je vais les voir mais ça ne me donne pas du tout envie de remonter dessus."
C'est donc grâce aux stages avec le comité Rhône-Alpes que vous avez eu le déclic qui vous a donné envie de monter votre propre équipe ?
"C'est vrai que comme le courant passe bien avec les jeunes, c'est quelque chose qui me plaît de pouvoir transmettre mon expérience. C'est un nouveau challenge et une nouvelle motivation de leur enseigner le savoir accumulé au cours de ma carrière."
Quel sera alors votre poste au sein de l'équipe ?
"Je vais être un peu tout à la fois, mais on ne peut pas non plus faire cela tout seul. Je cherche à m'entourer de gens compétents et surtout motivés. Personnellement, je serai manager de l'équipe, directeur sportif, et je serai entraîneur, notamment pour les jeunes qui n'ont pas trop de suivi. Je leur fais d'ores et déjà des plans d'entraînements."
Du point de vue du budget, où en êtes-vous ? Quatorze ans passés chez les pros permettent-ils d'ouvrir des portes avec la conjoncture actuelle ?
"C'est vrai que c'est une année où il est très difficile de rassembler des partenaires. Actuellement, il me manque encore une enveloppe pour boucler le budget, il me reste encore des rendez-vous dans deux semaines avec d'éventuels sponsors en espérant que cela aboutisse. J'y crois vraiment fort et c'est en bonne voie."
En termes de coureurs, de staff et de partenaires, pouvez-vous nous en dire plus ?
"L'idéal serait d'avoir douze coureurs. Actuellement, j'en ai déjà cinq qui m'ont dit oui : Brian Sommier et Adrien Bonnefoy de Bourg-en-Bresse, Jérémy Bescond de C2S, Adrien Crousaz de Thyez Cyclisme 74 et Jérémy Laby du VC Cluses-Scionzier. Après, il faut déjà boucler le budget et attendre un peu que la fin de saison arrive pour que les autres coureurs que j'ai contactés prennent une décision sur leur futur. En ce qui concerne le staff, j'ai un mécanicien et un très bon directeur sportif. Au niveau matériel, j'ai déjà trouvé les sponsors. Le partenaire principal sera Les Carroz, il y aura aussi notamment le Conseil Général de Haute-Savoie."
Avez-vous prévu quelque chose en particulier pour que les jeunes qui font encore des études puissent intégrer l'équipe ?
"En effet, on fait en sorte qu'ils puissent suivre une formation scolaire. On a notamment trouvé à Jérémy Bescond et Brian Sommier un établissement scolaire à Rumilly et un logement sur Annecy, ce qui n'était pas évident. Ils ont des emplois du temps qui leur permettent de finir assez tôt pour pouvoir s'entraîner convenablement."
Qu'est-ce qu'on peut vous souhaiter pour cette saison de lancement ?
"On part de zéro, donc ça va encore prendre du temps. L'essentiel c'est que tout se passe bien, qu'on réussisse à former une équipe qui tient la route sans rechercher le résultat à tout prix. Ce que je veux, c'est donner envie à d'autres coureurs d'intégrer l'équipe, faire plaisir aux jeunes en les aidant à évoluer au plus haut niveau."
Propos recueillis par Hugo Perrin le 8 septembre 2009.


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