Elle est un peu rentrée dans le patrimoine du bon goût, cette femme. Un espèce de mythe semi-underground qu'il est toujours bon d'évoquer avec émotion. Mais on ne la relie qu'à un contexte, à un son particulier, comme si ça n'avait qu'un rêve évaporé. Pourtant Julee Cruise existe toujours, encore une fois en invitée. Elle continue à poser sa voix sur des projets plus ou moins obscurs. Quand elle fait parler d'elle, c'est à propos de featuring affreux, avec par exemple ce scandaleux If I Survive d'Hybrid en 1999. Mais il y a des choses à mettre en lumière, des collaborations fort précieuses dont nous allons donner deux exemples. Deux disques auxquels Julee Cruise a participé et qui sont honteusement méconnus.
1 Time Of Orchids : Sarcast While (2005)
Signé sur Tzadik, le label de John Zorn, on doit déjà se dire que ce n'est pas un disque aisé. Effectivement, c'est le pure musique d'avant-garde, bien déviante, mais quelle originalité ! Ils sont à mi-chemin entre grosso modo la dream pop Cruise-Badalementi-Lynch et les expérimentations furieuses de This Heat.
A Mine To Hide, que nous mettons en écoute, possède une mécanique cold-indus bien froide. Et par vagues, tout se réchauffe et s'envole, grâce en autres aux coeurs angéliques de Julee Cruise. Écoutez, vous n'entendrez pas deux fois des chansons comme ça.
A Man to Hide by Julien_weerasethakul
2 Pluramon : The Monstrous Surplus (2007)
Là, pas de problème, on tient à l'aise un des cinq albums shoegaze de la décennie. Pluramon, c'est le projet de Marcus Schmikler, qui, comme vous vous en doutez, est allemand. The Monstrous est vraiment le meilleur disque de Pluramon, le plus accessible et en plus pas le moins intéressant. Quant à Border, ce titre est juste une apogée du shoegaze dans sa forme la plus pop.
Border by Julien_weerasethakul
Un dernier bonus avant de partir : Julee Cruise reprenant Summer Kisses Winter Tears d'Elvis sur des extraits de Tears of the Black Tiger, un film Thaï particulièrement Thaï...