Pendant plus de vingt ans, Antonio Presti s’est battu contre la pieuvre pour construire et maintenir un parc de sculptures contemporaines dans une vallée du nord de la Sicile. Édiles locaux et Mafia ont tout fait pour le décourager, et l’entreprise n’a été pérennisée qu’il y a trois ans. Les villages de cette petite vallée sont comme éclairés par ces neuf sculptures monumentales de la Fiumara d’Arte. L’une (de Hidetoshi Nagasawa) est enfouie et ne sera dévoilée qu’en 2100; la plus ancienne, de Pietro Consagra, en mémoire du père de Presti, est surplombée par les piliers de l’autoroute Palerme-Messine, comme un défi à cette défiguration du paysage (La matière ne pouvait pas être).
Au bord de la mer, à Castel di Tusa, l’hôtel Atelier sul Mare comprend une vingtaine de chambres conçues et décorées par des artistes, dont Nagasawa et Staccioli.
A côté d’artistes connus (j’ai retrouvé avec joie Sislej Xhafa (Hammam) et Fabrizio Plessi), on peut découvrir une chambre sur le thème de l’eau, sur une idée de Danielle Mitterrand, et une autre basée sur l’écriture et les signes conçue par le brigadiste Renato Curcio. Nous avons dormi dans un puits noir ouvert sur le ciel, décor du film Turis Eburnia du Chilien Raoul Ruiz, dans un lit rond sous les étoiles.Presti est aussi le promoteur de ce très beau projet à Catane.
Consagra et Festa étant représentés par l’ADAGP, les reproductions de leurs oeuvres seront retirées du blog au bout d’un mois; elles restent visibles ici.