Selon Dai, les autorités chinoises devraient être contraintes à fournir des preuves décentes, expliquant les raisons pour lesquelles elle n'est pas autorisée, au cours de ce colloque international, à exprimer ses idées. Même son de cloche chez Bei : les organisateurs « ont décidé cette année de faire de la Chine le pays invité, et ils doivent faire face à toutes ces situations délicates. Mais sur certaines règles, comme la liberté d'expression, ils ne peuvent pas revenir ». Et d'ajouter qu'il serait honteux que la Chine dicte ses lois au cours de la Foire.
Juergen Books, le directeur, a cependant confirmé hier que la demande de la Chine avait pourtant été acceptée. « Ce n'est qu'à cette condition que les autorités chinoises étaient disposées à prendre part à l'événement », explique-t-il. Aussi, après consultation des partenaires de la Foire, décision fut prise de ne pas convier Dai Qing et Bei Ling alors que leurs vols et hôtels avaient été réservés. Il nie cependant que cette décision résulte de pressions chinoises : ce symposium est une tradition entre la Foire et le pays mis à l'honneur. « Le but est de parler avec eux et non l'un sans l'autre. »
Avec 7000 éditeurs présents, 300.000 visiteurs et plus de 10.000 journalistes, la Foire de Francfort est un événement « qui ne peut être manipulé », assure-t-il. Bilan des courses et pour sauver la face, les deux gêneurs prendront part... en tant qu'auditeurs et non plus invités. On fait ce que l'on peut... On ne manquera pas de s'étonner toutefois que le PEN international, pourtant si prompt à se dresser contre les injustices et tentatives de censure dans le monde ne donne pas plus de voix dans cette affaire.
Rien dans les dernières informations ne fait état de cette situation en Allemagne.