Victor Jara, le chanteur communiste a connu la plus horrible qui puisse exister. L’auteur de la chanson te recuerdo Amanda est massacré
dans le stade national :
" On amena Victor et on lui ordonna de mettre les mains sur la table. Dans
celles de l’officier, une hache apparut. D’un coup sec il coupa les doigts de
la main gauche, puis d’un autre coup, ceux de la main droite. On entendit
les doigts tomber sur le sol en bois. Le corps de Victor s’écroula lourdement.
On entendit le hurlement collectif de 6 000 détenus. L’officier se précipita
sur le corps du chanteur-guitariste en criant : " Chante maintenant pour ta
putain de mère ", et il continua à le rouer de coups. Tout d’un coup Victor
essaya péniblement de se lever et comme un somnambule, se dirigea vers
les gradins, ses pas mal assurés, et l’on entendit sa voix qui nous
interpellait : " On va faire plaisir au commandant. " Levant ses mains
dégoulinantes de sang, d’une voix angoissée, il commença à chanter l’hymne
de l’Unité populaire, que tout le monde reprit en chour. C’en était trop pour
les militaires ; on tira une rafale et Victor se plia en avant. D’autres rafales
se firent entendre, destinées celles-là à ceux qui avaient chanté avec Victor.
Il y eut un véritable écroulement de corps, tombant criblés de balles. Les
cris des blessés étaient épouvantables. Mais Victor ne les entendait pas. Il
était mort. "
Ce témoignage de l’auteur Miguel Cabezas a été publié dans le journal l’humanité.