« Je ne veux pas que la baisse de la TVA dans la restauration se résume à la baisse des prix. Il est absolument vital que l’engagement de la profession de créer 20 000 emplois soit tenu. Je serai vigilant. » C’est en ces termes que Laurent Wauquiez, secrétaire d’état à l’Emploi s’adressait cet été à un restaurateur au cours d’un échange sur la baisse de la TVA dans la restauration.
Las, pour le secrétaire d’état, il semblerait que les restaurateurs soient aussi indifférents que les banquiers aux injonctions des pouvoirs publics. A la lumière des derniers chiffres publiés par l’INSEE, plus de la moitié des patrons de restaurant et bistro n’ont pas baissés leurs prix. Quant à ceux qui ont baissé leurs prix on est encore bien loin des -11,8% promis par les restaurateurs : -1,3% dans les restaurants et -0,7% dans les cafés et bistros.
Au niveau des créations d’emplois, là encore peu de changements. L’objectif de 20 000 emplois crées ne devrait cependant pas être bien difficile à atteindre pour un secteur qui génère en moyenne 15 000 emplois par an sur les 10 dernières années.
Bien entendu les patrons de la restauration se défendent de ne pas tenir leurs engagements. Les restaurateurs qui ne baissent pas leurs prix annoncent qu’ils vont procéder à des embauches, ceux qui n’embauchent pas prétextent qu’ils vont procéder à des investissements ou vont augmenter les salaires. Pourtant à ce jour, baisse des additions et hausse de salaire se font toujours attendre.
Le taux de la TVA sur la restauration fixé à 5,5 % contre 19,6 % précédemment coûte tout de même 3 Milliards d’Euros par an à l’état ce qui équivaut à une dépense de 120 000 € par emploi. Joli coup politique, la baisse de la TVA soutient le secteur qui concentre le plus grand nombre de travailleurs pauvres. Le RSA qui est censé lutter contre ce phénomène des travailleurs pauvres coûte presque deux fois moins cher au contribuable que la baisse de la TVA dans la restauration.