L'Italien Damiano Cunego s'adjuge la 14ème étape de la Vuelta. Valverde est mis en difficulté mais conforte son Jersey Oro au classement général.
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La montagne ne touche pas vraiment à son terme aujourd'hui (il en restera deux belles étapes en troisième semaine de course), personne n'a oublié non plus le contre-la-montre individuel de Tolède, susceptible de départager des concurrents encore trop rapprochés au classement général. Et pourtant, selon nombre d'observateurs, c'est bel et bien ce soir, alors qu'il reste encore une semaine de course à accomplir d'ici à l'arrivée à Madrid, que devrait être dévoilé le nom du lauréat du Tour d'Espagne 2009. Ainsi l'avaient laissé entendre les plus fins analystes cyclistes, estimant que la trilogie andalouse serait suffisamment sélective pour permettre au meilleur de se dégager. Or le meilleur, jusqu'à présent, c'est l'Espagnol Alejandro Valverde (Caisse d'Epargne). C'est lui qui porte le Jersey Oro dans une étape reliant Grenade à la Pandera (157 km).
Il ne s'agit pas de l'étape la plus dure de cette Vuelta, mais les efforts accumulés ces derniers jours peuvent se faire sentir dans cette quatorzième étape. Et puis, parce qu'elle constitue certainement l'une des dernières occasions de faire des écarts sur le terrain de la montagne, il semble certain que l'on assistera dans l'ascension finale à une bataille déchaînée. Quelqu'un pourra-t-il détrôner Alejandro Valverde ? L'Espagnol écrasera-t-il une bonne fois pour toutes ses derniers opposants ? Ou bien le suspense se maintiendra-t-il un peu plus longtemps dans la perspective du contre-la-montre de Tolède ? Les questions ne manquent pas au départ de cette étape, sous un ciel gris qui va finalement laisser échapper des gouttes de pluie, donnant à cette dernière étape andalouse un caractère encore plus grave. La décision est sur le point de tomber.
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Au lendemain du raid victorieux de David Moncoutié (Cofidis), beaucoup d'attaquants sont inspirés par l'échappée matinale. Les premières tentatives d'échappée sont nombreuses mais neutralisées par le peloton jusqu'au 42ème kilomètre et la sortie de neuf coureurs. Présent dans tous les coups depuis le départ, l'Italien Damiano Cunego (Lampre-NGC) ne cache pas ses intentions. Le grimpeur véronais avait épaté la galerie par sa manière de conquérir l'étape de l'Alto de Aitana il y a exactement une semaine. Il s'échappe cette fois loin de l'arrivée en compagnie de huit coureurs : Kevin De Weert (Quick Step), Xavier Florencio (Cervélo TestTeam), Jakob Fuglsang (Team Saxo Bank), Christian Knees (Team Milram), Adrian Palomares (Contentpolis-Ampo), Alan Perez (Euskaltel-Euskadi), Gonzalo Rabuñal (Xacobeo-Galicia) et Bram Tankink (Rabobank).
Mis en difficulté, Alejandro Valverde retrouve un second souffle.
Le peloton n'a que faire de ces éclaireurs repoussés dans les profondeurs du classement général. Il accordera ainsi aux neuf échappés une avance maximale de 9'45" avant de s'en rapprocher à l'abord des deux dernières difficultés, massées dans les 25 derniers kilomètres de course, l'Alto de los Villares et, dans la continuité, la Sierra de la Pandera et ses 8,4 kilomètres à 8 %. Plus costaud que l'ensemble de ses adversaires, Damiano Cunego attaque à 15 kilomètres de l'arrivée. Il accomplit seul les derniers kilomètres d'ascension, conservant une avance confortable sur ses premiers poursuivants, pour aller chercher à la Pandera une deuxième victoire d'étape dans ce Tour d'Espagne. De très bon augure à exactement deux semaines d'un Championnat du Monde qu'il est venu préparer tout spécialement sur cette Vuelta. Damiano Cunego peut être rassuré.
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Mais derrière la performance du grimpeur italien, toutes les attentions se portent sur la course des favoris. Elle va être déclenchée dans la Pandera, à 4 kilomètres du but, alors que le peloton s'est réduit aux seuls leaders du classement général. Prolongeant le travail de sape accompli à merveille par ses coéquipiers, Ivan Basso (Liquigas-Doimo) donne le signal d'une bataille de toute beauté. Les dents serrées, le Lombard assène soudain de violents coups de pédales, assis sur sa selle, haussant très nettement le rythme de la course. Puis Cadel Evans (Silence-Lotto) relaie cet effort dans les pourcentages les plus raides en se dressant sur les pédales, suivi par Robert Gesink (Rabobank), Ezequiel Mosquera (Xacobeo-Galicia) et Samuel Sanchez (Euskaltel-Euskadi). Seul un coureur marque le pas. En retrait, Valverde lâche soudain un, deux, dix mètres...
A 4 kilomètres du sommet, le porteur du Jersey Oro est mis en difficulté par ses adversaires. Cette simple pensée attise le feu chez ses rivaux, qui ne comptent plus leurs efforts, obsédés par la création de différences. Mais Valverde s'accroche. En fait, le leader du général gère ses efforts, plafonne à une cinquantaine de mètres, retrouve un second souffle et se lance soudain à la poursuite de chacun de ses devanciers. Tour à tour, il s'en va les chercher. Et les distancer ! D'abord Ivan Basso, ensuite Cadel Evans, enfin Robert Gesink. Magnifique, Valverde, qui semblait sur le point de perdre la Vuelta un peu plus bas, accomplit une prodigieuse fin d'ascension et s'offre le culot de reprendre du temps à ses trois principaux adversaires. Dans un revirement de situation exceptionnel, il conforte son Jersey Oro. Oui, la course est peut-être bien jouée ce soir.
Demain lundi, la quinzième étape se disputera entre Jaen et Cordoue (167,7 km).
Classement 14ème étape :
1. Damiano Cunego (ITA, Lampre-NGC) les 157 km en 4h04'23"
2. Jakob Fuglsang (DAN, Team Saxo Bank) à 2'23"
3. Samuel Sanchez (ESP, Euskaltel-Euskadi) à 3'08"
4. Ezequiel Mosquera (ESP, Xacobeo-Galicia) à 3'10"
5. Alejandro Valverde (ESP, Caisse d'Epargne) à 3'22"
6. Robert Gesink (PBS, Rabobank) à 3'26"
7. Cadel Evans (AUS, Silence-Lotto) à 3'40"
8. Gonzalo Rabuñal (ESP, Xacobeo-Galicia) à 3'46"
9. Ivan Basso (ITA, Liquigas-Doimo) à 3'48"
10. Juan-José Cobo (ESP, Fuji-Servetto) m.t.
Classement général :
1. Alejandro Valverde (ESP, Caisse d'Epargne) en 60h30'53"
2. Robert Gesink (PBS, Rabobank) à 31 sec.
3. Samuel Sanchez (ESP, Euskaltel-Euskadi) à 1'10"
4. Ivan Basso (ITA, Liquigas-Doimo) à 1'28"
5. Ezequiel Mosquera (ESP, Xacobeo-Galicia) à 1'34"
6. Cadel Evans (AUS, Silence-Lotto) à 1'41"
7. Joaquin Rodriguez (ESP, Caisse d'Epargne) à 5'53"
8. Paolo Tiralongo (ITA, Lampre-NGC) à 6'24"
9. Tom Danielson (USA, Garmin-Slipstream) à 8'18"
10. Juan-José Cobo (ESP, Fuji-Servetto) à 10"45"