Qui les protégera? Qui les remboursera? Qui leur garantira que cette situation ne se reproduira pas?
Etonnés, déçus et frustrés, c’est ce qu’on pouvait retenir hier, des propos prononcés par les abonnés d’Eepad en apprenant les paroles du ministre de la Poste et des Technologies de l’information et de la Communication, Hamid Bessalah. Dans une déclaration rapportée hier par la presse, le ministre a invité les abonnés d’Eepad à se rapprocher des agences Actel d’Algérie Télécom pour leur abonnement.
Ce qui laisse croire que les clients du provider privé resteront livrés à eux-mêmes et que le conflit opposant Eepad à Algérie Télécom est loin d’être réglé. Ils sont alors 40.000 abonnés d’Eepad et 16.000 cybercafés à être pris en otage par ce conflit qui ne se termine pas. «Franchement, c’est aberrant, incompréhensible et antitechnologique», déclare un citoyen abonné au provider privé Eepad, avant de poursuivre: «De quel droit prive-t-on un client de ce qui est légitime? J’ai entamé des recherches pour mes études que je ne pourrais pas finaliser à cause de cette situation. C’est quoi cette procédure? Où est la faute des abonnés?» Ce jeune qui est étudiant à l’université de Constantine et prépare un ingéniorat en géologie n’est pas seul dans cette situation. Exerçant au niveau d’une entreprise étatique, un jeune employée souligne: «Si cela continue, il vaut mieux fermer. On est bloqués depuis plus de dix jours et je ne comprends pas, autant que mes collègues, la réaction négative des responsables d’Algérie Télécom à vouloir mettre à la porte des milliers de travailleurs.»
En effet, si l’Eepad est amenée à fermer ses portes, ce sont des milliers d’Algériens qui vont se retrouver au chômage et 16.000 propriétaires de cybercafés mettront la clé sous le paillasson. «C’est donc cela», nous dira ce jeune homme de 36 ans qui dirige un cybercafé.
Et de poursuivre: «Algérie Télécom veut récupérer les abonnés du provider privé. Si j’ai choisi l’Eepad, c’est pour la qualité du service, et si seulement je savais qu’un problème de ce genre allait naître, j’aurais carrément changé de projet… Je ne sais vraiment pas ce qu’il y a lieu de faire maintenant…Une action en justice, car je sais que la loi préserve les droits d’un client.» Ils sont des dizaines de milliers de citoyens à subir ce fait accompli. Qui les protègera? Qui les remboursera? Qui leur garantira que cette situation ne se répètera pas? En tout cas, la solution n’est pas pour demain. Il semble, selon certaines indiscrétions, que le conflit va perdurer. Ces clients resteront déconnectés jusqu’à ce qu’on décide de leur restituer leurs droits.
Ikram GHIOUA/ L’Expression