MAD COWS
( VACHES FOLLES )
Ca c'est vraiment le genre de découverte hasardeuse comme j'aime et que je ne m'explique pas!
Je fouinais donc dans le rayon "livres en anglais" de ma bib' sans trop y mettre la tête, les acquisitions dans ce secteur étant rares et connaissant le rayon quasi par coeur, quand, je ne sais pourquoi, en tombant sur la tranche de ce livre, ma main s'envole vers lui (et j'ai peine à admettre que le titre y serait pour quelque chose, l'auteure m'étant totalement inconnue alors). Je saisis le livre, mes yeux tombent sur la couverture (ci-dessus), et là, alors que j'aurais dû, à mon sens, reposer le livre sans trop chercher à savoir de quoi il en retournait, je me mets à lire la quatrième de couv'.
A la lecture du résumé, j'ai l'impression d'avoir entre les mains un Helen Fielding qui pourrait s'avérer sympathique, et même, à en croire les critiques de presse féminine au dos, un Helen Fielding en pire, à l'humour dévastateur.
Il y est question d'une jeune femme dont la journée prend une tournure kafkaesque alors qu'elle se fait arrêter pour vol chez Harrod's, son nouveau-né dans les bras. Il s'agit vraisemblablement d'une erreur et c'est à partir de là que l'auteure semblerait partir dans des délires extravagants, impliquant un avocat douteux, une amie assez particulière, et un ex-amant, père du bambin, sur lequel on ne peut pas compter.
En temps normal, ça ne m'aurait peut-être pas convaincue, mais là je ne sais pas, un besoin de léger et d'humour et j'étais déjà bien partie pour l'emprunter. C'est un commentaire sur la couverture, d'un certain Richard E Grant, qui a définitivement eu raison de ma (faible) résistance: "She has a black belt in tongue-fu. Karate-chopped my funny bones in half."
Et c'est vrai! Dès les premières pages, j'étais bidonnée de rire comme jamais, l'auteure excellant dans la dérision, le sens de la répartie et les réflexions les plus désopilantes à quasi chaque phrase.
"Maddy caught sight of herself in the mirror. An alien from the Planet Yuk stared back at her. Her misshapen body oozed from a floral jumpsuit which she didn't remember buying."
"During the slicing of her perineum, the surgeon had uttered the worst word possible in the English language: "Whoops."
Et au fur et à mesure de ma lecture, un doute m'assaille. Des allusions qui laisseraient penser que l'auteure est australienne! Je vérifie... Bingo! Alors là c'était la cerise sur le gâteau, moi qui actuellement suis assez obnubilée par la littérature australienne, et cherchant justement des romans sympathiques avec humour si possible dans ce rayon!
J'étais vraiment aux anges avec cette découverte!
J'ai particulièrement aimé la thématique autour de la maternité, du bébé (et pourtant je ne suis pas très bébé à la base - je me suis d'ailleurs bien reconnue dans l'amie de Maddy à ce sujet
"No one had told her that babies resemble the most selfish, demanding lover you ever had. Always hungry, but won't eat what you cook. Always tired, yet won't sleep. Chucking things all over the house, yet never picking up after himself. Throwing tantrums, yet never saying he was sorry."
"Men," Maddy continued bitterly, thinking of her ex, "are the reason God invented cake."
"Now when it comes to body language, the English are not particularly fluent. In Maddy's experience a sign of sexual euphoria in an Englishman was abandonment of his socks in bed."
Bon, bien sûr, avec ce genre de livres, on peut en avoir sa dose très vite, ou se lasser au bout d'un moment, l'intrigue n'étant vraiment pas sérieuse, juste un prétexte au délire qu'on ne partage pas toujours ou qu'on ne suit plus à force, et si l'auteur ne s'arrête pas à temps (l'idéal à mon sens pour ce genre de romans, c'est 200 pages par là), on finit par perdre un peu l'intérêt, ce qui fut mon cas, mais tout de même une fois atteint le dernier quart du livre.
Une auteure que je garde dans mes petits carnets pour les besoins de LOL/divertissant. Elle est particulièrement efficace!
L'auteur
Née dans la banlieue de Sydney en 1958, Kathy Lette fait scandale en 1982 avec Puberty Blues, son premier roman.
Depuis, éditorialiste, auteur de scénarios pour la télévision, cette Londonienne d'adoption d'origine australienne est devenue l'une des coqueluches des lectrices britanniques, dans la lignée d'Helen Fielding, l'auteur du Journal de Bridget Jones. La clé de son secret ? Elle raconte "ce que se disent les femmes entre elles dès que les hommes ont tourné le dos".