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Le néo-réac Zemmour réclame le retour de la peine de mort

Publié le 13 septembre 2009 par Schlabaya

Voilà une vidéo édifiante qui va faire mousser tous les aigris de la réacosphère, de François De Souche à Marie-Thérèse Bouchard... Zemmour confirme qu'il a bien la stature d'un néo-réac aux idées nauséabondes. On savait déjà que Môssieur était "antiféministe". Traduit de la langue de bois, ça veut dire que c'est un macho qui a des problèmes avec sa virilité et à qui les femmes font peur. On le savait aussi "anti-antiraciste" : il défend l'existence des "races", alors que ce concept est idéologique et non scientifique. On a bien compris aussi que ce fils d'immigrés se voulait plus royaliste que le roi, et qu'il estime que, vraiment, des étrangers, y en a de trop, et qu'en plus, ils ne veulent pas s'intégrer. Voilà maintenant que notre Dupont Lajoie veut réintroduire le "débat sur la peine de mort", et pousse des cris d'orfraie parce qu'il se dit "interdit de débat". C'est vrai qu'entre le "Figaro", l'émission de Ruquier et le reste, il y a vraiment du souci à se faire pour lui. Il a même été vaguement question qu'il ne soit pas réembauché cette saison dans "On n'est pas couchés", disons plutôt que cette rumeur a été orchestrée un temps pour prouver que, vraiment, certains veulent le faire taire. C'est quand même insupportable que Zemmour manque à ce point de tribunes pour s'expliquer ! Surtout pour un homme qui est porteur d'idées aussi éclairantes, originales, novatrices, et j'en passe. Sarko devrait pousser une gueulante : "C'est tout de même extraordinaire. Dans ce pays, on veut interdire le débat sur la peine de mort, et on voudrait que je ne dise rien !" Qu'il se rassure, Zemmour : le débat sur la peine de mort a beaucoup de succès au café du commerce, on en parle aussi en famille, entre amis, entre collègues. Ça s'engueule et ça vomit sa haine dans tous les coins. Alors peut-être qu'on voit suffisamment de conneries à la télé pour ne pas se fader encore des polémiques à deux balles où les gens s'insultent sans s'écouter et se lancent des arguments stupides à la figure. J'aime encore mieux l'élection de miss France, tiens.

Eric Zemmour: "On interdit le débat sur la peine de mort..." Le néo-réac Zemmour réclame le retour de la peine de mort

Alors, c'est vrai que Benchetrit aurait dû laisser Zemmour s'exprimer. C'est sûr qu'en l'envoyant bouler comme il l'a fait, il le conforte dans son antienne qui est la suivante : "en France la liberté de penser est confisquée par les gauchistes et les bobos, et moi, on veut me faire taire parce que je suis porteur de vérités qui dérangent". Mais pourquoi vouloir ressusciter sur nos antennes ce débat complètement dépassé ? Mitterrand, sous l'impulsion de Badinter, a très bien fait d'abolir la peine de mort. Chirac, qui était prévoyant, a eu parfaitement raison d'inscrire cette abolition dans la Constitution. Pourquoi ? Parce que l'Occident est, qu'on le veuille ou non, dépositaire d'une longue tradition humaniste. Parce que la peine de mort suppose que le coupable est foncièrement mauvais et qu'il n'y a pour lui aucune possibilité d'éprouver du repentir et de s'amender. Faut-il rappeler, par exemple, qu'Anne Perry, bien avant de devenir une romancière appréciée dans le monde entier, s'est rendue tristement célèbre en commettant un assassinat à l'âge de quinze ans ? Parce que la guillotine ne laisse aucune chance à un innocent d'être rejugé, ni à un coupable de prendre conscience de son crime et de payer - symboliquement - pour son acte. Parce que la peine capitale n'est pas dissuasive, et qu'elle peut d'ailleurs être à l'origine de meurtres collatéraux : un criminel, mû par la crainte suprême de perdre la vie, hésitera d'autant moins à éliminer d'éventuels témoins et gêneurs.

Certes, il ne faut pas pécher par excès d'angélisme. Tous les assassins ne sont pas bourrelés de remords au sujet du mal qu'ils ont causé, loin s'en faut. Mais on ne peut dénier à un être humain son humanité, tout endurci et inaccessible au remords qu'il puisse être. Une société qui produit des "monstres" n'est pas une société dans laquelle il fait bon vivre; ne doit-elle pas se pencher sur ses responsabilités ? "Marianne"a consacré un dossier au profil social des criminels, dont la grande majorité ont accumulé dans le passé différents facteurs : pauvreté, milieux socioculturels défavorisés, maltraitances, placements, absence de sécurité affective, discriminations... Qu'on ne vienne pas nous dire que ces gens étaient "mauvais" dès le départ. Bien sûr, dans des circonstances difficiles, certains s'en sortent mieux que d'autres. Mais il n'y a pas deux vécus similaires, pas plus qu'il n'existe deux personnes identiques. Et François Villon, qui n'était pas lui-même un saint, disait avec raison que "tous hommes n'ont pas bon sens rassis"...


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