A propos de la mort de Christian Poveda.
Hep ? les gars, vous vous rendez pas compte, je veux dire pas compte VRAIMENT, avec les tripes, de ce que sont ces pays la !
Moi, dans mon quartier, au Brésil, c’est 50 réals le prix pour tuer un vagabond , une vingtaine d’euros, une misère pour vous, une éternité de crack pour le junkie. Et parmi ceux qui sont au bout du rouleau, qui ne cherchent même plus un abri pour dormir, mais se laissent tomber n’importe ou sur le trottoir, n’isolant même pas par un carton celui-ci de leurs corps, il y en a peu pour refuser … 20 euros…. 50 « taffes » de crack ! Certes, les prix des meurtres montent avec le standing de la victime, mais cette violence généralisée, banalisée à un corollaire que l’on oublie : l’on meurt facilement pour rien, ou presque, dans ces pays la.
Tout cela pour vous dire que sur Libération, dans les posts des lecteurs, un certain bicrose se fait à moitié lyncher pour critiquer un titre sur l’assassinat de Christian Poveda, rappelant qu’un assassinat est le fait de tuer avec préméditation, fait certes probable, mais non certain, au moment ou l’on écrit.
Levée de bouclier généralisée : comment pouvez vous dire cela … et le respect pour son travail … respectez la douleur des familles, j’en passe , et certainement des meilleures, tant il y en avait, de ces commentaires béni oui oui qui ne sont que l’écho de la pensée unique d’une armée de faux lecteurs et de commentateurs en herbe. Et que, si, c’est sur, il a été assassiné, vous voyez pas le travail qu’il faisait, avec qui il traînait, alors pourquoi douter de son assassinat.
Pas un lecteur sur 10, du moins parmi ceux qui ont réagi, pour comprendre ce que veut vraiment dénoncer bicrose. A savoir qu’a titrer ainsi sur un assassinat tant que le fait n’est pas avéré, même si celui-ci est probable, Libération, (comme tous les autres médias ?) participe à l’entretien de la violence, du sensationalisme, du n’importe quoi.
Et en effet Libé aurait du titrer « décès au Salvador de Christian Poveda, probablement assassiné » ou bien « mort violente à Salvador de Christian Poveda » ou bien encore ce que j’aurais préféré : « Mais qui a donc tué Christian Poveda ? ».
Et si je me joins à Bicrose, pour regretter le titre, ce que je regrette moi surtout, c’est que libé, reprenant une dépêche de l’AFP, ne prenne pas la peine de faire ce qui devrait être son travail : analyser et commenter.
En effet, pour un lecteur non informé des réalités sud américaines, il semble évident à la lecture de l’article de l’AFP , repris in extenso par libé, que Christian Poveda à surement été éxécuté par des membres des gangs. Or il existe bien d’autres hypothéses. Je ne connais pas C Poveda, mais peux être était il gay et a-t-il fini comme Pasolini, peux être s’est il fait braquer sur la route comme cela arrive fréquemment la bas, peux être un politique, gêné par les révélations implicites ou explicites contenus dans ses documentaires l’a-t-il fait éliminer, peux être sont-ce effectivement les gangs qui l’on fait tuer.
Les hommes faisant le travail de C Poveda, quelles que soient leurs motivations, méritent le respect. Et dans le cas de libération, le respect devrait, me semble-t’il, devrait se traduire par une enquête et un article qui soit autre chose qu’un simple copier coller de l’AFP.
Xavier Caron