Les bulletins chaussettes, quand y en a pas beaucoup, ça fait partie de la petite marge crapoteuse de la démocratie, comme les 4 % de chapardage dans les hypermarchés, largement amortis par les profits de la chaîne et le confort de la clientèle ; quand y en a beaucoup, que ça chauffe dans l’urne lilloise pour faire fondre le beurre des Charentes, ça fait de la salle tambouille, on craint de s’attabler là-dedans, on brûle d’aller prendre un pot chez Jean-Luc, troisième à gauche, ou chez Alain, juste avant le terrain vague.
Le carbone dans l’air, quand y en a pas beaucoup, on va chercher sa baguette en 4×4 à deux cents mètres, on éclaire le jardin la nuit pour rassurer le chat, bref on se dit que le progrès des sciences et des arts est moins diabolique que ne le prêchait Rousseau. Quand y en a beaucoup, que la banquise pisse de partout, on vire écolo, on voit la vie en vert, on vole en airbus à vingt conférences alarmistes, on vote une taxe donne-le-moi-je-te-le-rendrai, et, histoire de fêter tous ces efforts pour la planète, on ouvre les magasins le dimanche.
Les journalistes, quand y en a pas beaucoup, c’est la Corée du Nord ; quand y en a beaucoup, c’est la pétaudière, le tam tam pour un pet de zébu, la lance et la grande échelle pour une brûlure d’estomac.
Arion