Récemment, un ami, dirigeant d’une start up Web 2.0, a eu une illumination : une entreprise doit gagner de l’argent, et pour cela elle doit produire quelque chose que le marché veut acheter. Notre « entrepreneur en série » de 35 ans pensait qu’entreprendre c’était avoir une idée originale (de type « l’avenir c’est le web social »), et lever des fonds. La fortune viendrait ensuite, mécaniquement.
Ce qu’Internet a eu de révolutionnaire a été de nous faire oublier le modèle traditionnel de l'entrepreneur qui travaille dur pour gagner sa place au soleil. Pendant plus d’une décennie, le génie a été récompensé. Et aujourd’hui toute une génération d’entrepreneurs n’arrive pas à faire le deuil d’un modèle aussi favorable aux intelligences exceptionnelles.
Conséquence : imaginons que vous ayez un tempérament d'entrepreneur, le Web est-il votre meilleur choix ?
J’en doute. Il a transformé notre vie, il a permis aux fournisseurs de contenant de dépecer l’industrie du contenu, aussi ; mais ses réussites durables ont été étonnamment peu nombreuses et peu impressionnantes, rien à voir avec l’industrie automobile, l’électronique ou même l’aviation. D'ailleurs, dans une moindre mesure, c'est aussi vrai pour l'informatique.
Compléments :
- Le rôle de Goldman Sachs dans la transformation de l’IPO : Dr Strangelove and Mr Goldman Sachs.
- Ces idées me viennent d’un échange avec Hervé Kabla suscité par son compte-rendu d’une conférence de l’université du MEDEF. (La toile va-t-elle craquer?)
- Les manipulations génétiques, dorénavant à la portée de tous (Biohacking), sont à explorer par l’entrepreneur : par exemple, pourquoi ne pas inventer un agent pathogène qui liquiderait tout être humain qui s’oppose à son intérêt ? Il y a même là un scénario pour James Bond.