Par principe, je n’adhère jamais à une meute ou à un lynchage quel qu’il soit. J'ai trop souffert de l'exclusion. Mais j'aimerais juste dire que j’ai été plus blessé par les mots suivants, proncés par une dame qui était aux côtés du Ministre de l’Intérieur : « Il boit de la bière et mange du porc », pour bien signifier au Ministre que ce jeune maghrébin, membre adhérent de l’UMP, ne serait pas comme tous les autres. Ces autres, ces gens étrangers, ces personnes infréquentables, qui ni ne mangent, ni ne boivent, ni ne pensent comme tout le monde ; tout le monde étant représenté par ces prétendues élites sorties de la cuisse de Jupiter ; en fait, toutes celles et tous ceux qui auraient inventé le fil à couper le beur(re).
Sur un plan intellectuel, je dirai qu’il est dommage, ô grand dommage, qu’un homme (le Ministre en question) atteigne un tel satut social, qu’il ait fait tant d’études, acquis tant de connaissances, baigné dans une telle culture (la France est un pays de culture), pour croire encore, à un stade déclinant de sa vie, à des idéations folles et grotesques qui théorisent la politique des Races, c’est-à-dire la hiérarchisation des Races, si tant est que les Races puissent exister en tant que telles ; une thèe que je réfute résolument. Oui, quel gâchis ! S’élever si haut, pour retomber si bas ! L’homme est capable du meilleur, comme il est capable du pire !
Et si M. Brice Hortefeux n’a pas encore compris le problème des enfants issus, notamment, de l’immigration maghrébine, je vais en deux, trois lignes synthétiser ces problèmes dont il est, lui, en premier lieu, responsable puisqu’il est un homme politique :
Les Musulmans de France sont des femmes et des hommes ouverts à tout. Malheureusement, dans la société française d’aujourd’hui ils sont toutes et tous confrontés à des portes qui leur sont d’office fermées !
Exiger des excuses publiques de M. Brice Hortefeux ? Pourquoi ? Des excuses données sous la contrainte ne sont pas des excuses. Pour être acceptées, des excuses doivent venir du cœur, et pour sortir du cœur, il faut qu’elles soient sincères. M. Hortefeux serait-il sincère ?
Pour ma part, je laisse M. Brice Hortefeux livré à sa propre conscience. Elle sera son meilleur juge. Son meilleur châtiment.
Quant à ce jeune maghrébin qui n’a relevé aucune indignité, aucun mépris, aucune manifestation raciste de la part du Ministre de l’Intérieur Brice Hortefeux, je lui dis ceci :
« Si un jour il t’arrivait d’oublier d’où tu viens, si un jour il t’arrivait de renier les tiens, alors ne te retourne plus jamais, car tu verrais que l’ombre, celle qui suit un être humain durant toute sa vie, aura cessé d’exister, et avec elle tout ton passé. »
Touhami Moualek