Autant vous prévenir tout de suite, cette année là est bien chargée, je deviens papa, autant dire un gros changement dans ma vie. Musicalement, la production passe à une vitesse largement supérieure ; pour ce post j’ai décidé de largement dépasser la limite des cinq titres par année que je m’étais fixé.
Sufjan Stevens et Baxter Dury sont énervants, ces deux là ont plus de classe que nous n’en aurions rêvé. Sufjan Stevens est beau, joue du banjo et compose de très beaux morceaux de folk et de pop, tandis que Baxter Dury avec son air faussement décalé, chante avec une voix de Droopy de la pop décadente sur des guitares shoegazes, et évoque parfois la noirceur d’un Lou Reed. J’ai retrouvé un extrait d’un concert où Sufjan jouait Jacksonville, de l’album “Illinoise“, sorti en 2005, et le clip de Francesca’s party provenant du second album de Baxter Dury.
2005 c’est aussi le rendez-vous de quelques vieux briscards, comme Mark E. Smith et Lou Barlow, mais dans des registres très différents. Du post-punk pour le leader de The Fall, qui revient comme d’habitude avec un nouveau groupe pour chaque album. “Fall Heads Roll” renvoit facilement de nombreuses formations post-punk à leurs copies, avec une efficacité déconcertante, et surtout impose une fois de plus la morgue extrème de Mark E. Smith qui nous enterrera tous. Pour Lou Barlow c’est du folk, plutôt touchant, minimaliste mais pas lo-fi. “Emoh” (c’est Home à l’envers, rien à voir avec l’emocore) est un très bel album que j’ai beaucoup écouté à la naissance de ma fille, et sur Legendary, Lou Barlow joue en acoustique, suivant tranquillement les traces d’un Neil Young dépouillé. Pour The Fall, j’ai gardé Blindness et sa terrible ligne de basse jouée à la fuzz …
Dans la série des disques tristounets, Jeff Martin d’Idaho et Sebastien Shuller ont su s’imposer cette année là avec “The Lone Gunman” pour le vieux routard du slowcore, et “Happiness” pour le français. Toutes magnifiques, leurs compositions sont assez proches : des claviers pluvieux, des guitares claires, une voix émaciée. Deux albums parfaits pour accompagner notre mélancolie dominicale. Je n’ai pas trouvé de vidéo d’Idaho, mais voici celle de Weeping Willow de Sebastien Shuller, qui restitue assez fidèlement l’atmosphère de spleen automnale des deux disques.
Dans la série des groupes qui ont bien buzzés, il y a Bloc Party dont j’ai adoré le premier album, mais un peu moins les suivants, et Clap Your Hands Say Yeah qui connaîtra un succès grâce à la blogosphère (en France c’est la Blogothèque qui les découvre) en fin d’année. Pour ces derniers, c’est le cas typique du groupe lancé rapidement grâce à Internet, et qui explose en plein vol, laissant la formation en pause, le leader Alec Ounsworth doit d’ailleurs sortir bientôt un album solo. Même si j’ai préféré leur second album, le premier contient quelques morceaux sympathiques. En attendant je vous propose de revoir Helicopter de Bloc Party.
Voilà c’est tout pour cette année même si j’oublie encore “Black One” de Sunn O))), “The Great Destroyer” de Low, Katerine ou encore “Creature Shock Radio” de Puppetmastaz. Allez un dernier pour la route …
Rétrospective de la décennie :
- L’année 2004
- L’année 2003
- L’année 2002
- L’année 2001
- L’an 2000