Je fume en attendant le tram devant la librairie Mollat où j'ai acheté La réification de Joseph Gabel dont j'espère tirer quelque chose pour le chemin de ma pensée. Une jeune trentenaire, look néo baba me demande une clope. Je lui tends mon paquet et elle se met à me parler. Elle travaille à la ménagerie du cirque Pinder et me dit : L'odeur du foin et du crottin me rassure." Je lui réponds qu'elle a raison et pense au livre de Gabel. Avec cette question. En quoi les odeurs formatées du commerce participent-elles de la réification de l'humain jusqu'au tréfonds de sa conscience ? En quoi les bougies parfumées, les déodorants, les vaporisateurs d'ambiance nous coupent-ils de notre animalité première pour prendre le pouvoir sur nos désirs, nos choix qui fondent notre singularité ? Vaste sujet ! Bien sûr, ce n'est pas une raison pour puer du bec ni des pieds...