Le légionnaire mis en examen dans le cadre de l'instruction sur l'incendie qui a dévasté 1.070 hectares aux portes de Marseille les 22 et 23 juillet derniers, affirme dans une interview publiée vendredi par "La Provence" avoir "de gros doutes sur l'origine des feux".
"Je suis légionnaire, je ne vais pas me défiler si on estime que je suis en cause. Mais je veux faire entendre ma voix. Je suis conscient des conséquences d'un tel incendie mais je doute d'en être le coupable. Du moins, j'ai des gros doutes sur l'origine des feux", explique l'adjudant Philippe Fontaine, 43 ans, qui commandait la séance de tirs à balles traçantes, sur le camp militaire de Carpiagne (Bouches-du-Rhône), qui serait à l'origine de l'incendie.
"Je ne vais pas anticiper sur le travail de la justice mais il faut parler balistique. J'ai décidé d'un tir à 25 mètres sur une butte de tir parce que, pour moi, il n'y avait pas de danger. Dans les premiers relevés, on me dit que le feu s'est déclaré juste derrière la butte de tir. Or, il faut savoir que ces balles sortent du canon de l'arme à 960 mètres par seconde et peuvent parcourir jusqu'à 3.000 mètres. Il me paraît impossible que les projectiles soient retombés juste derrière la cible alors qu'elles auraient dû ricocher beaucoup plus loin", insiste-t-il. L'adjudant Fontaine a d'ailleurs été entendu pour la première fois sur le fond par le magistrat instructeur en charge de cette affaire.
Le militaire fait ensuite part de son amertume face aux réactions. "Je ne m'attendais pas à une telle férocité pour me taper dessus. Ni à entendre les politiques me désigner comme un paria, d'un seul coup, après avoir servi pendant des années", martèle-t-il au cours du même entretien.
Une enquête de commandement militaire avait conclu fin juillet à la seule responsabilité du légionnaire, qui avait d'ailleurs été suspendu de ses fonctions le soir même de l'incendie. Philippe Fontaine a été mis en examen le 25 juillet pour "incendie involontaire" et laissé en liberté.
LES COMMENTAIRES (1)
posté le 14 septembre à 21:50
Je pense que l'ADJ a outrepassé les consignes claires et connues en RTSE en période estivales sur l'utilisation des munitions mais le plus choquant c'est le manque de retenue des élus et notamment le maire de Marseille.Il l'a ramène moins pour aller visiter les quartiers nords de sa ville quand il y a des dégradations continues. Les militaires s'en souviendront, nous avons de la mémoire.